Le 15 février 2020, un habitant de la province d'Al-Jawf, après un raid aérien. Le 15 février 2020, un habitant de la province d'Al-Jawf, après un raid aérien.  

Les deux parties yéménites s’accordent sur un échange de prisonniers

C’est une première au Yémen, les forces du gouvernement, soutenues par une coalition internationale menée par l’Arabie Saoudite, et les rebelles Houthis, ont conclu un accord dimanche 16 février pour un échange de prisonniers.

Marine Henriot, avec agences - Cité du Vatican 

Au total, environ 15 000 prisonniers sont concernés par cette mesure prise en vertu d'un accord signé en 2018 en Suède, sous l’égide des Nations unies, mais dont toutes les clauses n’ont pas encore été appliquées. Selon les rebelles Houthis, 1 400 de leurs détenus sont appelés à être libérés lors de ce premier échange. «Il s'agit d'une étape vers la réalisation de l'engagement des parties à libérer progressivement tous les détenus liés au conflit, conformément à l'accord de Stockholm», ont déclaré dans un communiqué conjoint les Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à l'issue d'une réunion de sept jours à Amman.

Précédemment, des échanges ponctuels avaient déjà été réalisés entre les deux camps. La guerre au Yémen oppose les rebelles Houthis aux forces gouvernementales, qui font également face à des forces séparatistes dans le sud du pays. En novembre 2019, un accord sur le partage du pouvoir était signé entre les séparatistes du Sud et les fidèles au gouvernement yéménite, sous l’égide de l’Arabie Saoudite. Cet accord a permis, le 18 novembre, le retour du Premier ministre à Aden, la principale ville du sud, accompagné de quatre membres du gouvernement. La feuille de route de l’accord signé prévoit la formation d'un nouveau cabinet de 24 ministres avec une représentation égale entre les partis et le placement des forces armées des deux camps sous l'autorité des ministères de la Défense et de l'Intérieur.

Plus de deux tiers de la population déplacée 

Depuis 2014, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. Plus de 24 millions de Yéménites, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, estime l'ONU, qui qualifie la situation de «pire crise humanitaire au monde».

En février 2019, le Pape François avait annoncé suivre la crise humanitaire au Yémen «avec une grande préoccupation» ; «la population est épuisée par le long conflit et de très nombreux enfants souffrent de la faim, sans qu’il soit possible d’accéder aux dépôts alimentaires», s’était-il inquiété, avant d’appeler la communauté internationale et les parties prenantes à appliquer le processus de paix.

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17 février 2020, 13:48