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Une session de vote au parlement tunisien, le 10 janvier 2020. Une session de vote au parlement tunisien, le 10 janvier 2020. 

En Tunisie, une nouvelle tête pour former un gouvernement

C’est maintenant à l’ancien ministre des Finances, Elyes Fakhfakh, qu’incombe la délicate tâche de former un gouvernement. Il dispose de moins d’un mois pour trouver une équipe susceptible de convaincre un parlement tunisien morcelé.

Marine Henriot, avec agences - Cité du Vatican 

La tâche est délicate et l’ancien ministre des Finances devra exécuter un numéro d’équilibriste. En cas d’échec, de nouvelles élections législatives seront organisées, repoussant encore la mise en place de réformes tant attendues pour relancer l’économie. La Tunisie n’a pas de gouvernement depuis octobre dernier, cette tentative est déjà la deuxième : début janvier, les députés tunisiens ont refusé leur confiance au gouvernement proposé par Habib Jemli, Premier ministre choisi par les islamo- conservateur de Ennahdha.

Cette fois c’est le président tunisien qui a lui-même proposé le nom d'Elyes Fakhfakh. A 47 ans, Elyes Fakhfakh a été nommé ministre du Tourisme fin 2011 avant de devenir en décembre 2012 ministre des Finances jusqu'en janvier 2014. Ingénieur et manager formé en France, il est rentré en Tunisie en 2006 après plusieurs années d'expatriation, et il y a dirigé le groupe automobile tunisien Cortel, devenu Caveo.

Un profil économique 

Il s'est engagé en politique après la révolution de 2011, auprès du parti social-démocrate Ettakatol, qui s'était allié à Ennahdha au sein du cabinet de «la troïka», jusqu'en 2014. Elyes Fakhfakh a été candidat à la présidentielle en 2019 au nom de ce parti, mais n'avait convaincu que 0,34% des électeurs au premier tour.

Un candidat malheureux à la présidentielle, mais dernièrement ses compétences économiques ont été mises en avant, c’est peut-être cela qui pourra lui permettre de faire valider son gouvernement par les parlementaires. Le Parlement tunisien est aujourd’hui morcelé, 54 députés pour Ennahdha et 38 pour Qalb Tounes, mais la menace d’une destitution avant d’aller à de nouvelles élections pourraient pousser les députés à faire des compromis dans le choix du gouvernement. Le gouvernement sortant, dirigé par le Premier ministre Youssef Chahed, en place depuis 2016, gère actuellement les affaires courantes.

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21 janvier 2020, 10:09