Une survivante du camp d'extermination d'Auschwitz et sa petite-fille, devant l'entrée du camp, le 26 janvier 2020 Une survivante du camp d'extermination d'Auschwitz et sa petite-fille, devant l'entrée du camp, le 26 janvier 2020 

Mémoire de la Shoah: inventer un récit commun pour ne pas oublier

Alors que ce lundi 27 janvier marque le 75ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, nous avons demandé au rabbin David Meyer de nous livrer sa réflexion sur la préservation de cette mémoire et d’analyser la hausse de l’antisémitisme qui marque en particulier les sociétés européennes.

Entretien réalisé par Olivier Bonnel

Le 27 janvier 1945 , les troupes de l’Armée rouge pénétraient dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, situé alors à l’Est de l’Allemagne. Des images étaient enfin mises sur le symbole de l’horreur nazie et du génocide planifié qui s’y déroulait.

Ce lundi, une cérémonie solennelle se tiendra sur le site de l’ancien camp de la mort, mais aussi dans de très nombreux pays. Depuis 2005 en effet, les Nations-Unies ont décrété le 27 janvier « journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’holocauste ». Une cérémonie s’était déjà déroulée jeudi dernier au mémorial Yad Vashem de Jérusalem qui avait réuni une quarantaine de chefs d’État et de gouvernements.

L’appel des évêques

Dans un communiqué commun de la Comece et du CCEE, les responsables des différentes conférences épiscopales d’Europe rappellent que ce 75ème anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz  «nous oblige à lutter expressément contre tous les actes qui portent atteinte à la dignité humaine: le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme». Ils précisent que ce 27 janvier, à 15 heures, (l’heure à laquelle le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau a été libéré) des bougies seront allumées et une prière dite « pour les personnes assassinées de toutes nationalités et religions dans les camps de la mort et pour leurs proches. »

Le poids de la transmission

Dans la mémoire de la Shoah, la transmission est un élément essentiel. Elle se fait d’abord avec les survivants, leurs récits, mais nécessite des relais et une éducation à la mémoire. Un défi qui est peu évident dans nos sociétés occidentales, en Europe en particulier. La hausse inquiétante des actes et des discours antisémites ces dernières années interroge. Comment lutter efficacement contre ces actes de haine? Comment intégrer les leçons de l’histoire 

Pour nous éclairer, nous dons la parole au rabbin David Meyer, professeur de littérature rabbinique et de pensée juive contemporaine à l’université pontificale Grégorienne à Rome

Entretien avec le rabbin David Meyer

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27 janvier 2020, 07:33