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Le chef d'état-major des armées algérien, le général Ahmed Gaïd Salah, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, à Alger le 19 décembre 2019. Le chef d'état-major des armées algérien, le général Ahmed Gaïd Salah, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, à Alger le 19 décembre 2019.  

Mort du général Salah: l’Algérie à tâtons de l’après-Bouteflika

Le général Ahmed Gaïd Salah, puissant chef d'état-major de l'armée algérienne, pilier du régime depuis 1962, est décédé lundi 23 décembre à 79 ans d'une crise cardiaque. Dix jours après l’élection présidentielle controversée, ce décès d’un pilier du système au pouvoir, laisse une fenêtre d’opportunités pour le nouveau président Tebboune.

Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican

Sur le devant de la scène après avoir arraché en avril 2019 la démission du président Abdelaziz Bouteflika sous la pression de la rue, le général Gaïd Salah était le visage du haut commandement militaire qui a assumé ouvertement la réalité du pouvoir jusqu'à l'élection le 12 décembre d'Abdelmadjid Tebboune comme chef de l'Etat.

Le général Gaïd Salah est vite devenu très impopulaire au sein du mouvement en apparaissant comme le garant de la survie du «système» qui dirige l'Algérie depuis 1962 et dont le «Hirak», le mouvement de contestation populaire dans le pays, entend obtenir le démantèlement. 

 

Son décès survient 11 jours après une présidentielle qu'il avait tenu à organiser le 12 décembre pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, malgré l'opposition farouche du «Hirak» qui voyait ce scrutin comme la manœuvre du «système» pour se régénérer.

Selon Luis Martinez, politologue spécialiste du Maghreb à Sciences Po, la disparition d’Ahmed Gaïd Salah, ouvre des perspectives pour le nouveau président Tebboune, notamment dans la négociation avec le «Hirak».

La mission du successeur de Salah s’annonce ainsi délicate dans continuité pour «sécuriser» l’institution militaire face aux troubles socio-politiques à venir. Poursuite des tensions politiques, explosion sociale, et crise des liquidités pressentie au printemps prochain, l’année 2020 s’annonce compliquée pour le pays, prédit le politologue.

Entretien avec Luis Martinez, spécialiste du Maghreb à Sciences Po

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23 décembre 2019, 19:09