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Les princes héritiers d'Abu Dhabi et d'Arabie saoudite, et le président yéménite lors de la signature de l'accord de Ryad le 5 novembre Les princes héritiers d'Abu Dhabi et d'Arabie saoudite, et le président yéménite lors de la signature de l'accord de Ryad le 5 novembre 

Un premier pas vers la stabilité au Yémen ?

Réunir les loyalistes et les séparatistes afin d’affronter au mieux les rebelles Houthis, tel est la feuille de route de l’accord signé entre les deux camps yéménites, mardi 5 novembre, sous l’égide de l’Arabie saoudite.

Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican

En principe, les séparatistes du Sud et les fidèles au gouvernement yéménite forment un seul socle, sous l’égide d’une coalition internationale menée par l’Arabie saoudite, pour se battre contre les rebelles houthis depuis 2014, mais des affrontements entre les deux camps ces derniers mois ont empiré la situation déjà dramatique dans le pays. C’est pour éviter un éclatement du Yémen, jeune pays réunifié en 1990, que Ryad a mené des discussions et des pourparlers discrets entre les loyalistes du Nord et les séparatistes du Sud. Les négociations menées dans la ville saoudienne de Jeddah ont abouti à la signature d’un accord mardi 5 novembre.

Que contient l’accord ?

L'accord prévoit le retour à Aden de l'ensemble du gouvernement, dont une partie de ses membres avaient dû s'exiler en Arabie saoudite après le début des combats, la formation d'un nouveau cabinet de 24 ministres avec une représentation égale entre les partis et le placement des forces armées des deux camps sous l'autorité des ministères de la Défense et de l'Intérieur.

Les forces séparatistes ont pris en août dernier le contrôle d'Aden, qui était devenue la base de repli du gouvernement après son expulsion de la capitale Sanaa dans le nord par les rebelles houthis en 2014.

Qui est le gagnant ?

«Le grand gagnant de cet accord, c’est d’abord l’Arabie saoudite», explique l’anthropologue Franck Mermier, directeur de recherche au CNRS. Le royaume indique clairement que c’est lui qui décide de la politique yéménite, en réaffirmant son pouvoir sur le gouvernement yéménite et en mettant au pas, tout en les transformant en interlocuteurs, les séparatistes. La signature officielle de «l'accord de Riyad» a d’ailleurs eu lieu en Arabie saoudite en présence du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi. 

Un premier pas ?

«Cet accord va ouvrir une nouvelle période de stabilité au Yémen. L'Arabie saoudite se tient à vos côtés», a déclaré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane durant la cérémonie de signature de l'accord, retransmise à la télévision.
L’accord vise surtout pour les Saoudiens à raffermir les rangs entre légitimistes et séparatistes, détaille Franck Mermier. «Le fait que le camp loyaliste n’était pas unifié représentait un point de faiblesse dans la perspective de négociations avec les Houthis». 
Au lendemain de la signature de l'accord, un responsable saoudien a affirmé que son pays disposait d'un «canal ouvert» avec les Houthis depuis 2016 dans le but de mettre fin à la guerre qui oppose ces insurgés au gouvernement.
Les Houthis ont eux récemment proposé de mettre fin à toutes les attaques contre l'Arabie saoudite voisine dans le cadre d'une initiative de paix plus large, malgré la poursuite des frappes aériennes de la coalition contre les positions rebelles au Yémen.

Entretien avec Franck Mermier

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07 novembre 2019, 08:04