Des opposants au gouvernement rassemblés à la cathédrale de Managua, le 16 juin 2019. Des opposants au gouvernement rassemblés à la cathédrale de Managua, le 16 juin 2019. 

Au Nicaragua : agression physique de personnes consacrées

Au Nicaragua, un prêtre et une religieuse ont été agressés dans la cathédrale de Managua qui abritait des opposants au président Daniel Ortega.

Le Père Luis Alberto Herrera, recteur de la cathédrale, explique qu’une dizaine de manifestants de l'opposition se trouvaient dans l'édifice ce 19 novembre. Des militants pro-gouvernementaux, qui ont déclaré faire partie de la "Communauté chrétienne de San Paul Apôtre", ont alors occupé la cathédrale en mesure de protestation. Ils s’en sont ensuite pris au Père Rodolfo Lopez et à Sœur Arelys Guzman qui voulaient mettre fin à leur manœuvre. Dans un communiqué, l'archidiocèse de Managua a déclaré condamner «ces actes d'intimidation qui ne contribuent pas à la paix».

Menace contre les lieux de culte et les personnes consacrées

Ce n’est pas la première fois qu’un lieu de culte est la cible d’une attaque orchestrée par des sympathisants du président nicaraguayen. Au mois de juin, déjà, plusieurs fidèles avaient été blessés par de violents jets de pierre à la sortie de la cathédrale de Leòn.

Le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, avait alors exhorté à «la paix et à la réconciliation» en insistant sur l’importance du dialogue. Il a de nouveau adopté, ce 19 novembre, le rôle de médiateur qui est le sien depuis le début de la crise en  demandant au président Ortega de «prendre des mesures immédiates pour que les églises catholiques soient respectées». La Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN) s’est elle aussi inquiétée des «agressions physiques commises à l’encontre de certaines personnes consacrées» et a revendiqué une meilleure garantie des «droits des Nicaraguayens qui manifestent leurs douleurs et leurs besoins».

Une crise politique qui se prolonge

Le Nicaragua traverse en effet une grave crise politique depuis le printemps 2018. Après l’annonce d’une réforme de la sécurité sociale, plusieurs manifestations réclamant le départ du président ont été réprimées de manière sanglante. Selon la Conférence des provinciaux jésuites d’Amérique latine et des Caraïbes (CPAL), le gouvernement porte la responsabilité de 328 morts et 800 détentions arbitraires depuis le début de la crise.

Le Pape se prononce en faveur des prisonniers politiques

Le Pape François a spécifiquement demandé au président Ortega de libérer tous les prisonniers politiques avant Noël. Ce message a été transmis au chef de l’État par le nonce apostolique au Nicaragua, Mgr Waldemar Sommertag.

Le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, a par ailleurs affirmé que le souverain pontife se tient particulièrement bien informé de la situation du pays et cherche à «faciliter le retour au calme, à la légalité et au dialogue».

(avec cath.ch et I.MEDIA)

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20 novembre 2019, 18:27