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Des femmes manifestent à Kharthoum, au Soudan, le 25 novembre 2019, à l'occasion du lancement d'un mouvement de lutte contre la violence envers les femmes et les enfants. Des femmes manifestent à Kharthoum, au Soudan, le 25 novembre 2019, à l'occasion du lancement d'un mouvement de lutte contre la violence envers les femmes et les enfants.  

L’heure est venue de lutter contre la violence faite aux femmes

À l’occasion de la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes, célébrée ce 25 novembre, María Lía Zervino, Présidente de l'Union mondiale des organisations de femmes catholiques (UMOFC), a lancé un appel vibrant à se battre contre la violence subie par les femmes.

María Lía Zervino a ouvert son discours en renouvelant l’engagement de l’association à lutter «en faveur de l’élimination de la discrimination et de la violence contre les femmes». Usant de l’interjection «L’heure est venue!» comme d’une anaphore, elle a cherché à réveiller les consciences, invitant chaque citoyen, homme et femme, à devenir «des agents du changement culturel».

Des chiffres dramatiques

La présidente de l’UMOFC a livré les données fournies par les Nations-Unies quant aux violences subies par les femmes: elles sont alarmantes. Globalement, «une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle dans sa vie, le plus souvent de la part de son partenaire. Environ 750 millions d'enfants sont mariés avant l'âge de 18 ans. 200 millions de femmes subissent des mutilations génitales. Une sur deux est tuée par un partenaire ou un membre de sa famille. Plus de 70 % des victimes de la traite des êtres humains sont des femmes et des filles, dont la plupart sont victimes d'exploitation sexuelle».

Des défis nombreux

La violence subie par les femmes adopte aujourd’hui de multiples visages. Elles sont confrontées au plafond de verre dans le domaine professionnel mais aussi à des inégalités de salaire, à l’exploitation sexuelle ou encore au viol et au harcèlement. María Lía Zervino a donc rappelé la nécessité de «reconnaître le droit de la femme à l’instruction, au travail, à l’exercice de ses droits politiques» ainsi que de faire cesser «toutes les pratiques inhumaines et les coutumes courantes qui humilient la dignité de la femme». Il s’agit aussi de mettre en place une protection juridique et un soutien psychologique pour les femmes victimes d’abus, qui ne doivent plus jamais être traitées «comme une marchandise ou un moyen de plaisir ou de profit économique».

La présidente de l’UMOFC a finalement rappelé qu’aujourd’hui, «près de huit millions de femmes de l'Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques», cherchent à bâtir ensemble un monde où «femmes et hommes vivent pleinement égaux en dignité et en identité diverse, comme bâtisseurs de fraternité humaine et de coexistence commune».

Sensibiliser à la question du viol

À compter du 25 novembre 2019 et pour les deux prochaines années, l’ONU lance une campagne de sensibilisation sur la question du viol en tant que forme spécifique de violence perpétuée contre les femmes et les filles, aussi bien en période de conflit qu’en temps de paix. Cette date marque aussi le début de 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes. Ils s’achèveront le 10 décembre 2019, date de la Journée des droits de l’homme. Le thème de la campagne 2019 est: «Orangez le monde: La “Génération Égalité” s'oppose au viol». De nombreux événements seront organisés, au cours desquels des bâtiments et des monuments emblématiques seront illuminés en orange pour rappeler la nécessité d’un avenir sans violence.

C’est le 17 décembre 1999 que l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes. Cette date a été choisie en référence aux trois sœurs Mirabal, militantes politiques dominicaines, assassinées le 25 novembre 1960 sur ordre du dictateur Rafael Trujillo.

En 1993, l'Assemblée générale des Nations unies avait déjà adopté une Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui définit précisément ce qu’on considère aujourd’hui comme une «violence à l'égard des femmes»: «tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée»

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25 novembre 2019, 16:58