Émeutes à Cochabamba, en Bolivie, le 12 novembre 2019. Émeutes à Cochabamba, en Bolivie, le 12 novembre 2019. 

Exactions en Bolivie en attendant une issue politique

L’antagonisme entre les partisans d’Evo Morales et ses opposants a été particulièrement violent ces deux derniers jours. Le président bolivien a finalement présenté sa démission et a quitté le pays pour le Mexique. Dans la rue, les exactions ont été nombreuses.

Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican

La crise qui secoue la Bolivie depuis le 20 octobre et le premier tour de la présidentielle, a conduit Evo Morales à démissionner et à quitter le pays. Après avoir reçu des menaces et vu sa maison vandalisée, il a décidé de rejoindre le Mexique qui lui a accordé l’asile. L’avenir politique du pays n’est pas encore assuré, même si un nouveau scrutin présidentiel devrait être organisé dans les semaines à venir.

Dans la rue, la violence s’est déchainée depuis plus de trois semaines entre opposants et partisans d’Evo Morales. Les premiers ont commencé à manifester et à protester contre le résultat de la présidentielle qui donnait le chef de l’État sortant vainqueur, affirmant qu’il avait été truqué. Les seconds sont descendus à leur tour dans la rue pour défendre leur candidat.

Le prêtre français Cyrille de Nanteuil, supérieur de la mission lazariste en Bolivie, curé à El Alto, sur les hauteurs de La Paz, a assisté au déchainement de violences. Il évoque des «extrémistes» parmi les soutiens à Evo Morales qui ont commis des «exactions», portant le pays, dimanche et lundi, «au bord de la guerre civile». «Des hordes de vandales» ont assiégé des hôpitaux, raconte-t-il, et brûlé des écoles, ainsi que des maisons et des moyens de transport.

Pour le lazariste, les opposants, même s’ils ne sont pas tous d’accord entre eux, «se sont réunis autour d’une idée : défendre la démocratie», référence aux accusations de fraudes électorales qui sont à l’origine de la crise. Autre motif de mécontentement vis-à-vis d’Evo Morales selon le père de Nanteuil, «l’inconfort de la population en voyant les opposants au régime incarcérés ou inquiétés».

Entretien avec le père Cyrille de Nanteuil

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12 novembre 2019, 19:27