Des femmes et des enfants dans un camp de réfugiés au Burkina Faso, en septembre 2019. Des femmes et des enfants dans un camp de réfugiés au Burkina Faso, en septembre 2019. 

En 2018, 29 millions d’enfants sont nés dans des zones de conflits

Selon le dernier rapport de l’Unicef, plus d’un enfant sur 5 dans le monde a vécu l’an dernier le début dans sa vie dans des contextes de guerre.

La directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore, explique dans les pays frappés par des conflits violents, des millions d’enfants n’ont pas accès à une nourriture suffisante, à une eau saine, aux services d’hygiène de base, ou dans un environnement sûr et sain pour grandir et créer des liens.

«Tout comme les périls évidents et immédiats, les impacts à long terme de ce début de vie sont potentiellement catastrophiques», ajoute la responsable onusienne, qui précise que quand les enfants vivent des traumatismes prolongés ou répétitifs, le système de gestion du stress est activé sans recevoir aucun soulagement, en causant du «stress toxique». Certaines connexions neuronales peuvent se trouver détruites, en menant à des conséquences durables pour l’apprentissage, le comportement et la santé mentale et physique des enfants.

Les témoignages sur l’impact des conflits sur les enfants

«Certains des petits enfants que nous voyons, affirme un opérateur de l’Unicef au Yémen, tremblent de peur durant des heures. Ils ne dorment pas. Tu peux les entendre se plaindre, mais ce n’est pas un pleur commun, mais un gémissement froid et faible. D’autre sont tellement mal nourris et traumatisés qu’ils se détachent du monde sur le plan émotionnel, deviennent absents et il devient pour eux impossible d’interagir avec les familles.»

«Certains enfants sont effrayés et apparaissent très anxieux, d’autres sont très agressifs, explique un opérateur de l’Unicef en Somalie. Ils sont effrayés par les visiteurs et s’échappent quand ils voient que des véhicules de visiteurs arrivent. Les voitures leurs rappellent celles des combattants, des armes de guerre face auxquelles ils devaient prendre la fuite.»

Un autre exemple terrible est donné par un opérateur de l’Unicef au Soudan du Sud : «J’ai voyagé jusque dans les régions du Soudan du Sud les plus difficiles à rejoindre pour aider à fournir une assistance humanitaire aux enfants contraints de fuir de leurs villages à cause des violences. Sans services de base, structures sanitaires, des services hygiéniques, sans nourriture et avec des traumatismes profonds, les familles luttent pour survivre. Je vois du désespoir dans les yeux des enfants que je rencontre. Le conflit a emporté leur enfance.»

De plus en plus de pays impliqué dans les conflits

Cette année, on fête le 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, qui engage les gouvernements à protéger et à soigner les enfants frappés par le conflit. Mais actuellement, le nombre de pays impliqués dans des conflits internes ou internationaux et le meilleur des dernières 30 années, en menaçant la sécurité et le bien-être de millions d’enfants. Les hôpitaux, les centres sanitaires et les écoles sont en danger dans de nombreuses régions. L’Unicef tente de répondre à ces situations en développant des programmes de soutien psychologique et social aux enfants et à leurs familles, en essayant de soulager les parents, mais sans s’y substituer, dans la mesure du possible.

«Les parents qui interagissent avec leurs enfants peuvent aider à les protéger des effets neurologiques négatifs du conflit. Mais, dans les périodes de conflit, les parents sont souvent épuisés», remarque Henrietta Fore. «Ces familles ont désespérément besoin d’un meilleur soutien pour les aider, ainsi que leurs enfants, pour répondre aux dévastations qu’elles affrontent. 29 millions de nouvelles vies et de futurs en dépendent.»

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20 septembre 2019, 18:38