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Des femmes viennent chercher de l'eau dans la nuit et pendant une coupure de courant, dans une banlieue de Harare, le 30 juin 2019 Des femmes viennent chercher de l'eau dans la nuit et pendant une coupure de courant, dans une banlieue de Harare, le 30 juin 2019 

Des millions de Zimbabwéens au bord de la famine

Le Zimbabwe est confronté à un grave risque de famine, en raison d’une sécheresse sans précédent. D’après l’ONU, un tiers de la population a besoin d’une aide alimentaire, soit 5 millions de Zimbabwéens, et 2,5 millions de personnes seraient sur le point de mourir de faim. Sur le terrain, des organismes comme le Programme Alimentaire Mondial commencent à s’organiser.

Lydia O’Kane et Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a déclaré avant-hier que cette sécheresse constituait une «catastrophe nationale». Les effets sont ravageurs pour la population du pays. Celle-ci doit aussi affronter d’autres fléaux: les conséquences du cyclone Idai, qui, lors de son passage en mars dernier, a touché 570 000 Zimbabwéens et laissé des dizaines de milliers d'entre eux sans abri; une grave crise économique, ayant entrainé des pénuries et une forte hausse des prix des denrées alimentaires de base, la dépréciation de la monnaie, et une inflation galopante – son taux annuel atteignait 176% en juin dernier, du jamais vu depuis une décennie. Les coupures d’électricité sont par ailleurs régulières.

331 millions de dollars nécessaires

Pour aider les personnes dans le besoin, l'Organisation des Nations Unies et le gouvernement zimbabwéen ont lancé un appel aux dons:  331 millions de dollars sont nécessaires. De ce montant, 173 millions de dollars sont demandés par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM). Les fonds seront utilisés pour l'aide alimentaire, l'approvisionnement en eau et l'assistance sanitaire et téléphonique, comme l’explique à notre micro Ashley Baxstrom, responsable de la communication du PAM à Harare, capitale du Zimbabwe. «Actuellement, ce mois-ci, nous essayons de nourrir environ 515 000 personnes; en octobre, nous prévoyons d'en nourrir plus de 1,7 million, puis 2 millions d’ici janvier, qui sera le pic de la saison», ajoute-t-elle.

La sécheresse a fait des ravages dans les zones rurales et urbaines, précise Ashley Baxstrom. «L'échec des récoltes va affecter l'ensemble de la population, donc nous avons aussi des évaluations de la sécurité alimentaire; elles sont entreprises par le gouvernement, l'ONU et d'autres partenaires pour examiner la situation de la sécurité alimentaire» dans les villes et les campagnes, explique-t-elle.

Les perspectives sont plutôt sombres pour ce pays d’Afrique australe. «Malheureusement, il semble que la situation pourrait continuer à s'aggraver. Il n'y a aucun moyen de vraiment prédire cette évolutions, mais les détaillants actuels prévoient que cette saison pourrait se prolonger jusqu'à l'année prochaine», avance Ashley Baxstrom.

Le Zimbabwe, jadis connu comme le grenier à blé de l'Afrique, est empêtré depuis près de deux décennies dans une grave crise économique et financière. Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe après son éviction à l'issue d'un coup de force en novembre 2017, avait promis de revivifier l'économie du pays. Mais depuis son arrivée au pouvoir, la situation a encore empiré.

Avec Franceinfo et BBC

 

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08 août 2019, 12:49