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Au Royaume Uni, tous les enfants ne mangent pas à leur faim Au Royaume Uni, tous les enfants ne mangent pas à leur faim 

Royaume-Uni: un million d'enfants souffrent de la faim pendant les vacances scolaires

Il ne s'agit pas d’un pays en développement, mais bien de l'un des plus riches du monde: des enfants ont faim au Royaume Uni. Les Églises protestantes prennent le problème à bras-le-corps.

«Les vacances devraient être un moment de détente pour les familles et l'occasion de se retrouver sans soucis. En réalité, de nombreux parents doivent littéralement retirer le pain de leur bouche pour pouvoir le garantir à leurs enfants», affirme Paul Morrison, du Joint Working Group on Public Issues.  Ce consultant s'occupe des questions sociales pour quatre Églises protestantes du Royaume-Uni : l'Église d'Écosse, l'Église Réformée Unie, l'Église Méthodiste de Grande-Bretagne et l’Union Baptiste Britannique. Ses déclarations, fortes, sur le phénomène croissant de la «pauvreté des vacances scolaires» au Royaume-Uni, concernent plus d'un million d'enfants menacés par la faim et l'isolement. La période estivale entraîne la perte d'un repas complet par jour, garanti d’ordinaire par les cantines scolaires, et réduit considérablement les possibilités de socialisation.

Les quatre confessions religieuses anglaises sont en première ligne pour soutenir les familles touchées par ce problème et en analyser les causes. Il serait, selon elles, important d'intervenir plus efficacement sur le Crédit Universel, un instrument de solidarité sociale pour encourager le travail rémunéré, qui a rationalisé les prestations pour les pauvres en fournissant services et assistance, et de revoir la règle des «cinq semaines» selon laquelle les familles destinataires doivent attendre cinq semaines après l’acceptation de leur dossier pour recevoir le premier versement.

De l'organisation de camps d'été dans les quartiers les plus défavorisés, à la fourniture quotidienne de repas complets à ceux qui n'en ont pas les moyens, l'engagement des quatre Églises protestantes s’est multiplié partout en Grande-Bretagne, explique Paul Morrison, mais leur programme ne serait pas efficace s’il ne dénonçait pas des politiques qui «privent les enfants d’un bon départ dans la vie, important pour déterminer leur place future dans la société», déclare-t-il dans une note rapportée par l'agence de communication des Églises Évangéliques.

La crise économique qui frappe la Grande-Bretagne a également fait l'objet d'une lettre adressée au nouveau Premier ministre, Boris Johnson, signée ces derniers jours par sept confessions chrétiennes anglaises, appelant à des mesures de protection contre les risques liés à un Brexit sans accord. «Alors qu'un nombre croissant de familles rencontrent des difficultés pour mettre suffisamment de nourriture sur la table, nous pensons qu'il est irresponsable d'envisager un plan d'action qui aggraverait considérablement la situation», ont écrit les responsables chrétiens, réitérant que, bien que fréquentes, «les assurances concernant notre capacité de faire face à un Brexit sans accord ne sont pas étayées de preuves substantielles».

(avec L'Osservatore Romano)

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06 août 2019, 17:44