Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol, pendant le débat d'investiture parlementaire pour désigner un Premier ministre, à Madrid le 22 juillet 2019 Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol, pendant le débat d'investiture parlementaire pour désigner un Premier ministre, à Madrid le 22 juillet 2019 

Espagne: un vote d'investiture décisif pour Pedro Sanchez

Le chef du gouvernement espagnol sortant Pedro Sanchez a promis le 22 juillet dernier de réduire la dette publique davantage que prévu en 2019. Il présentait au Congrès le programme de son prochain gouvernement, s’il est reconduit au pouvoir. Analyse de Barbara Loyer, professeur à l’Université Paris VIII.

Entretien réalisé par Marie Duhamel – Cité du Vatican

Le Premier ministre sortant sera-t-il reconduit en Espagne ? Un premier vote d’investiture aura lieu ce mardi 23 juillet au parlement, à Madrid. Pedro Sanchez ne devrait pas obtenir de majorité absolue, puisque les conservateurs du parti populaire, les députés du parti d’extrême droite, Vox, ainsi que les centristes de Ciudadanos sont résolus voter contre lui. Une question de personnalité, mais un choix également motivé par l’attitude ambiguë du socialiste vis-à-vis des indépendantistes catalans. Reste la gauche radicale.

Ce lundi, Pedro Sanchez a présenté aux députés espagnols le programme, très social, du gouvernement qu’il espère former avec elle. 

«Il ne suffit pas de créer des emplois, il faut que ces derniers soient de qualité et bien rémunérés pour que les travailleurs puissent boucler leurs fins de mois». Devant l’hémicycle, le socialiste Pedro Sanchez a également promis, par exemple, des investissements dans l’éducation à hauteur de 5% du PIB.

Des annonces qui laissent entendre qu’après trois mois de blocages, depuis les élections d’avril, un accord aurait été trouvé avec Podemos.

Vendredi, après des tractations secrètes, le chef de la gauche radicale a en effet fait un pas de côté, acceptant de ne pas être nommé personnellement au gouvernement, ce à quoi s’opposait Pedro Sanchez. Dans une vidéo postée sur son compte Twitter, Pablo Iglesias expliquait ainsi qu’il «ne serait pas l’excuse pour que le Parti socialiste ne fasse pas ce gouvernement». 

Barbara Loyer, professeur à l’Université Paris VIII, à l’Institut français de géopolitique et co-auteur de L’Espagne en crise(s). Une géopolitique au XXIe siècle paru aux éditions Armand Colin, nous explique pourquoi le chef de l’exécutif sortant a bloqué cette nomination et freiné, au moins pour un temps, l’entrée au gouvernement de Podemos.

Entretien avec Barbara Loyer

Deux votes sont prévus au parlement. Le premier aurait lieu ce mardi, après un débat avec les groupes parlementaires. Même si un accord avec Podemos était trouvé, une majorité absolue avec 176 sièges, ne pourrait être obtenue. Avec les 42 sièges de la gauche radicale, le Premier ministre sortant serait cependant assuré d’obtenir une majorité simple lors du second vote, jeudi.

L'Espagne aurait alors son premier gouvernement de coalition et ses premiers ministres de gauche radicale depuis qu'elle est redevenue démocratique après la mort de Franco.

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23 juillet 2019, 08:21