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Une marche de migrants à Santiago du Chili, le 21 juillet 2019. Une marche de migrants à Santiago du Chili, le 21 juillet 2019. 

L’Église chilienne en première ligne face à la crise migratoire

L’émigration de centaines de milliers de Vénézuéliens, qui fuient le chaos dans leur pays, a provoqué une crise migratoire dans plusieurs pays d’Amérique latine.

Cyprien Viet - Cité du Vatican

Une nouvelle zone de tension est apparue ces dernières semaines à la frontière entre le Pérou et le Chili, pays qui exige maintenant un visa de tourisme pour permettre l’entrée des citoyens du Venezuela sur son territoire. Cette exigence inopinée a provoqué la saturation des postes-frontières et des consulats, d'autant plus que les fonctionnaires n'avaient pas tous été informés de cette mesure, qui a mis de nombreuses personnes en difficulté. 

«Notre pays doit repenser le thème migratoire», affirment les responsables de la Caritas Chili et de l’Institut catholique chilien de la migration, qui s’inquiètent du manque de cadre juridique pour encadrer ce phénomène. L’Église agit pour pallier le manque de présence de l’État et éviter le chaos. «Des centaines de paroisses et de communautés ont cherché des stratégies pour faciliter le processus d’intégration des migrants qui sont arrivés au Chili à la recherche d’une meilleure qualité de vie.» En plus des émigrants du Venezuela, le pays voit aussi affluer, dans une moindre proportion, des migrants venus notamment de Haïti et d'Amérique centrale.

Des aides concrètes pour éviter un chaos

Les aides sont très concrètes, avec des maisons d’accueil, des cours de langues, des bourses d’emploi, et des «instances d’intégration pour que la société d’arrivée les connaisse et les reçoive comme frères, et en même temps  pour qu’ils connaissent la société dans laquelle ils arrivent, ses traditions, son organisation», et puissent contribuer à son développement. Les organisations catholiques chiliennes comptent dialoguer avec les autorités : elles comprennent la nécessité d’une régulation des flux migratoires mais appellent à la «miséricorde» et à une solution politique qui puisse impliquer tous les gouvernements de la région, et d’abord les responsables vénézuéliens. Dans la lignée du Pape François, elles appellent à une réflexion sereine qui aille au-delà des pressions, des préjugés et des peurs.

Et surtout elles rejettent «les accusations infondées faites aux institutions de l’Église, au sujet d’une supposée promotion des entrées irrégulières de personnes dans le pays. Nous sommes les premiers concernés par le maintien de l’état de droit et l’accomplissement de la loi. Depuis des années de travail conjoint, les entités publiques et civiles connaissent le service pour la dignité et les droits des migrants du réseau catholique qui les accompagne», est-il rappelé dans ce texte.

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31 juillet 2019, 11:35