Des colis sont acheminés jusqu'à un camp de déplacés près de Beira, Mozambique, 2 avril 2019 Des colis sont acheminés jusqu'à un camp de déplacés près de Beira, Mozambique, 2 avril 2019 

Le Mozambique espère des fonds pour sa reconstruction

À Beira s’achève ce samedi une conférence internationale de deux jours, qui a réuni près de 700 bailleurs de fonds du monde entier. L’objectif était obtenir les fonds nécessaires pour remettre sur pied un pays ravagé par deux cyclones en mars et avril dernier. Au Mozambique, Idai et Kenneth ont fait plus de 600 morts et des millions de sinistrés. La réunion des donateurs s’avère donc cruciale pour l’avenir du pays.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

3,2 milliards de dollars: c’est le montant nécessaire pour la reconstruction du Mozambique, d’après l’évaluation effectuée par le PNUD, l'Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.

Les chantiers prioritaires sont nombreux et colossaux: reconstruire des maisons, des écoles, des hôpitaux, réhabiliter la plupart des infrastructures de transports, et relancer des secteurs tels que l’agriculture, l’industrie ou le tourisme… Pour le Mozambique, c’est véritablement l’année zéro. Le pays porte encore les stigmates de ces cyclones destructeurs, notamment Beira, cité-hôte de cette réunion des donateurs, en grande partie détruite par le passage du cyclone Idai dans la nuit du 14 mars dernier.

Les défis de l’aide humanitaire

Pour l’heure, l'aide humanitaire peine toujours à arriver jusqu'aux sinistrés. D’abord à cause des difficultés de liaison, mais aussi de l’insécurité entretenue par des groupes armés. Au début de ce mois de mai, trois villages du district de Macomia, au nord du pays en ont encore fait les frais, comme le rapporte RFI.

Il n’empêche, plusieurs structures restent mobilisées. La Caritas Mozambique s’est par exemple coordonnée avec d’autres groupes, catholiques et musulmans, à Pemba, ville de la côte nord-est du pays. À la paroisse Maria Auxiliadora, plus d’un millier de personnes de toutes confessions sont hébergées. L’archidiocèse de Beira a quant à lui mis à disposition des terrains pour des camps de réfugiés. Les nombreux enfants abandonnés ou orphelins sont d’ailleurs au centre de l’attention des volontaires. D’importantes campagnes de vaccinations contre le choléra ont par ailleurs été menées par la Croix Rouge et l’OMS.

Soutenir «en paroles et en actes»

Mais la situation reste précaire dans les zones dévastées du nord et du centre du Mozambique, d’autant plus que l’insécurité alimentaire menace: 750 000 hectares de cultures ont été perdus ces derniers mois, car totalement inondés. Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui estime ses besoins à 170 millions de dollars pour l'aide d'urgence, en avait reçu moins de la moitié fin mai.

Quelques semaines auparavant, la Banque mondiale avait annoncé le déblocage de 545 millions de dollars pour venir en aide au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi, touchés au même moment par le cyclone Idai. 350 millions de dollars ont été affectés au Mozambique.

Si l’on ignore pour l’heure le montant des dons promis lors de la conférence de Beira, celle-ci «doit envoyer un message fort et clair affirmant que la communauté internationale se tient aux côtés de la population du Mozambique en paroles et en actes», a déclaré la Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa, dans un message. «Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider le Mozambique à se relever», a-t-elle souligné.

Avec news.un.org, RFI, irishcatholic.com

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01 juin 2019, 18:28