Des migrants cubains traversent la Suchiate, fleuve qui marque la frontière occidentale entre le Mexique et le Guatemala, le 12 mai 2019. Des migrants cubains traversent la Suchiate, fleuve qui marque la frontière occidentale entre le Mexique et le Guatemala, le 12 mai 2019.  

Donald Trump accentue la pression sur Cuba

C’est une loi américaine votée en 1996 dont le chapitre 3 avait été suspendu par toutes les présidences américaines. Sous la mandature Trump, ce chapitre de la loi Helms-Burton vient d’entrer en vigueur, permettant aux exilés cubains d'engager devant des tribunaux américains des poursuites judiciaires contre des entreprises étrangères installées à Cuba.

Suspendue depuis plus de deux décennies par les présidents américains - démocrates comme républicains - pour ne pas froisser leurs alliés, la loi Helms-Burton doit permettre, aux exilés cubains, de poursuivre devant les tribunaux fédéraux américains les entreprises qui ont réalisé des gains grâce à des sociétés nationalisées après la révolution de 1959.

Sa réactivation par Donald Trump, le 2 mai dernier, accentue la pression économique du Cuba, limitant les voyages et les transferts d'argent américains, tout en ouvrant la voie à des milliers d'actions en justice contre des entreprises étrangères présentes sur l'île.

L'Union européenne a quant à elle sévèrement réagi, considérant que l'application de cette législation est « contraire au droit international », et en annonçant son recours à la loi de blocage.

Janette Habel est chercheure spécialiste de l’Amérique du Sud à l’IRIS. Elle nous décrypte les implications géopolitiques de cette loi, et notamment comment Donald Trump l’utilise pour faire tomber le régime Maduro au Venezuela, Cuba demeurant l’un de ses rares alliés.

Entretien avec Janette Habel, chercheure spécialiste de Cuba à l’IRIS

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

13 mai 2019, 10:59