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La condamnation du congolais Moïse Katumbi annulée

En RDC, la Cour de cassation a annulé la condamnation de l’ancien gouverneur du Katanga à trois ans de prison et un million de dollars de dommages et intérêts. Selon son avocat, Moïse Katumbi peut rentrer «en homme libre» dans son pays. Une preuve qu’il s’agissait d’une machination politicienne, soutiennent ses partisans.

Hélène Destombes – Cité du Vatican

L’opposant congolais Moïse Katumbi, poursuivi depuis trois ans dans une affaire de spoliation immobilière, sera-t-il bientôt de retour en République Démocratique du Congo? La décision de la Cour de cassation laisse envisager cette possibilité.

Un procès sous contrainte?

Moïse Katumbi avait été condamné à une lourde peine par le tribunal de paix de Kamalondo, à Lubumbashi, qui avait entraîné son inéligibilité. Depuis, il a toujours clamé son innocence. La juge qui avait prononcé sa condamnation a plus tard dénoncé des pressions subies pendant le procès. Après avoir fui en France, Chantal Ramazani Wazuri a ainsi reconnu avoir agi sous contrainte du pouvoir pro-Kabila.

Un mois avant sa condamnation en juin 2016, l’opposant Katumbi, allié puis adversaire de l’ancien président Joseph Kabila, quittait la RDC pour l'Afrique du Sud puis la Belgique. Sa condamnation et son exil l’avaient de fait empêché de se présenter à l'élection présidentielle du 30 décembre 2018. Il avait alors soutenu et financé la campagne de l'opposant Martin Fayulu. Pour les partisans de l’ancien gouverneur du Katanga, la signification de l’annulation de cette condamnation est évidente: la justice reconnaît enfin qu’il s’agissait d'une affaire politique, destinée à l’écarter de la présidentielle de 2018.

Inculpé dans l’affaire «des mercenaires étrangers»

Mais Moïse Katumbi n’a pas encore les mains totalement libres, car il est toujours soupçonné d’avoir recruté des mercenaires étrangers. En mai 2016, le parquet général de Lubumbashi l’avait alors inculpé pour «atteinte à la sûreté intérieure comme extérieure de l’État», et placé sous mandat d'arrêt provisoire.

L’un de ses avocats se veut toutefois confiant. Maître Barthélémy Mumba soutient que «la justice, libérée des pressions et des influences maléfiques, va dire le droit et va encore donner raison à Moïse Katumbi, en disant que c’est une fausse affaire de mercenaires». Il espère que son client sera bientôt «totalement libre» et pourra «contribuer au développement du pays».

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20 avril 2019, 11:17