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Affiches de campagne du Premier ministre sortant, Benjamin Netanyahu Affiches de campagne du Premier ministre sortant, Benjamin Netanyahu 

Élections législatives en Israël: un referendum pour ou contre Netanyahu ?

Ce mardi 9 avril 2019, quelque 6,3 millions d’Israéliens se rendent aux urnes pour des élections législatives qui pourraient bien prendre la forme d’un référendum pour ou contre le Premier ministre sortant, Benjamin Netanyahu, aux prises avec plusieurs affaires de corruption.

Entretien réalisé par Manuella Affejee- Cité du Vatican

«Sous bien des aspects, la campagne a été affreuse», déplore d’emblée Marius Schattner. Le journaliste et écrivain franco-israélien relève le ton particulièrement agressif des candidats, ainsi que les polémiques, rumeurs et autres «fake news» qui ont traversé les réseaux sociaux ces derniers mois, -on retiendra notamment l’affaire des faux comptes twitter relayant des messages pro-Likoud (le principal parti de droite au pouvoir) et dénigrant les adversaires de Benjamin Netanyahu.

Le Premier ministre sortant aspire à un 5e mandat; il reste favori dans les sondages, en dépit des affaires de corruption qui ternissent considérablement son image, et malgré l’arrivée sur l’échiquier politique israélien d’un nouveau rival en la personne de Benny Gantz, ancien chef d’État-major de l’armée, certes novice en politique mais bien décidé à damer le pion à son adversaire du Likoud. Mais l’insubmersible Netanyahu a plus d’une corde à son arc; il se proclame victime d’une odieuse machination, vitupère contre ses détracteurs, et prédit un avenir sombre pour le pays s’il n’était pas réélu. Reste à savoir si les électeurs indécis, -et ils sont nombreux-, seront sensibles et à ce discours.

Mais comme le rappelle Marius Schattner, une éventuelle victoire ne constituerait qu’une première étape. S’il est choisi pour former le prochain gouvernement, Netanyahu devra bâtir une coalition viable, et pour ce faire, se tourner probablement vers les petits partis de droite et d’extrême-droite qui ne cachent rien de leurs positions radicales. Enfin, il pourrait bien être confronté à une inculpation en règle pour une de ses affaires de corruption... Une situation inédite pour un Premier ministre en exercice.

L’incertitude de ce scrutin tient aussi au vote des Palestiniens d’Israël; las d’un gouvernement toujours plus «droitisant» et profondément heurtés par l’adoption de la loi sur l’État-nation juif, cette importante minorité est fortement tentée par l’abstention. D’autant plus que le processus de paix israélo-palestinien ne figure aucunement dans les thèmes de campagne, et pour cause: selon Schattner, «il n’existe pas».

Entretien avec Marius Schattner

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08 avril 2019, 08:17