Algériens célébrant la décision d'Abdelaziz Bouteflika de renoncer à un 5e mandat Algériens célébrant la décision d'Abdelaziz Bouteflika de renoncer à un 5e mandat 

La transition politique en Algérie, tournant ou continuité?

L’Algérie écrit une nouvelle page de son histoire politique. Des réformes majeures se profilent après la renonciation du président Abdelaziz Bouteflika le 11 mars dernier. Mais pour l’instant, les annonces ne convainquent pas la classe politique ni la population.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

L’Algérie va-t-elle tourner la page de l’ère Bouteflika? Il est encore difficile de l’affirmer, quelques jours seulement après la décision d’Abdelaziz Bouteflika, 82 ans dont deux décennies à la tête de l’Algérie, de refuser à briguer un cinquième mandat. Cette annonce, ainsi que celle du report de l’élection présidentielle initialement prévue le 18 avril, n’ont pas satisfait les manifestants qui poursuivent leurs actions après plusieurs semaines dans les rues de nombreuses villes du pays. Un appel à manifester a d’ailleurs été lancé pour ce jeudi et pour vendredi.

Une crise de confiance et un manque de représentativité

Pour Brahim Oumansour, géopolitologue, spécialiste du Maghreb, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), la population algérienne réclame «un changement profond de système politique, avec de nouvelles figures et de nouveaux visages». Peut-être que la conférence nationale annoncée, qui doit réunir des personnes représentatives de la société algérienne et de ses sensibilités, répondra à ces attentes. Mais pour le moment, il est clair que «les dirigeants actuels veulent avoir le contrôle sur la future transition».

Le chercheur craint la «poursuite d’une transition à huis-clos», qui exclurait la participation de personnes extérieures au clan présidentiel comme «cette jeunesse très instruite et mature sur le plan politique», qui «ne veut pas rester à l’écart du projet politique du pays». Dans les prochains jours, la rue constituera le baromètre de l’évolution de la situation. Un lieu d’où il serait bon qu’émergent de «nouvelles figures» selon Brahim Oumansour. Autrement dit, des manifestants capables de fédérer les algériens et de prendre des responsabilités pour construire l’avenir de la nation.

Analyse de Brahim Oumansour, chercheur associé à l’IRIS

Écoutez l'entretien avec Brahim Oumansour

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14 mars 2019, 07:51