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Juan Guaido, autoproclamé président du Venezuela par intérim. Juan Guaido, autoproclamé président du Venezuela par intérim.  

Venezuela: Juan Guaido, «président par intérim»

Le secrétaire général de l'ONU appelle au «dialogue» au Venezuela. En marge du Forum économique mondial, Antonio Gutteres s’inquiète. Une «escalade» menant à un conflit serait un désastre pour la population.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

En deux jours, au moins 14 personnes sont mortes dans des troubles précédents des manifestations pro et anti-gouvernementales. Le 23 janvier, l’opposition à Nicolas Maduro a pris le visage de dizaines de milliers de personnes, à Caracas. Elles ont suivi leur nouveau chef, leur nouvel espoir: Juan Guaido.

Le plus jeune président du Parlement

Juan Guaido s’est autoproclamé président par intérim, le temps d’obtenir des élections libres. Dans la foulée, les États-Unis, le Canada, le Chili, l’Argentine ou le Paraguay lui apportent leur soutien. Pourtant, il y a encore un mois, personne ne connaissait le jeune homme au physique élancé et à la voix posée.

Juan Guaido n’est cela dit pas entièrement un nouveau venu. Né dans une famille modeste de 5 enfants, il prend part à des marches étudiantes contre feu l’ancien président Hugo Chavez en 2007 lors de ses études d’ingénieur. Il participe à la création en 2009 du parti de Leopoldo Lopez, «Volonté populaire». 

Suppléant en 2010, il est élu député de l’État de Vargas, dont il est originaire en 2015, et où il survécut, à 16 ans, à de terribles glissements de terrain qui firent 10 000 morts selon la Croix-Rouge. Le 5 janvier, il devient le plus jeune président de l’Assemblée nationale, seule institution contrôlée par l’opposition et «légitime» pour les évêques.

Soutenu par les États-Unis

L’ascension politique de Juan Guaido fut fulgurante, comme celle d’autres leaders de l’opposition, Leopoldo Lopez ou Henrique Capriles, aujourd’hui emprisonné, en résidence surveillée, ou en exil. Il y a une dizaine de jours, Juan Guaido fut lui aussi interpellé de manière spectaculaire en pleine autoroute par les services de renseignements, avant d’être relâché et ouvertement soutenu par les États-Unis.

Depuis, le jeune leader tente de rallier les oppositions disparates et brimées après la répression des manifestations de 2017. Homme de consensus et d’actions, il semble respecté par les modérés comme par les radicaux. Ces dernières semaines, il s’est montré audacieux, se positionnant contre Nicolas Maduro, proposant une amnistie aux militaires, et enfin, se déclarant, hier, président. Une audace qui a su convaincre les anciens nouveaux opposants à se rejoindre hier dans la rue.

L'appel du clergé vénézuélien

Les prêtres étaient invités par l’administrateur apostolique de Caracas à accompagner les opposants, ne serait-ce que pour protéger les plus vulnérables. Dans une déclaration, les évêques ont appelé les Vénézuéliens à ne pas être «de simples spectateurs», mais des acteurs d’un changement nécessaire pour mettre fin à la «barbarie». Une action à entreprendre dans un cadre démocratique et conformément à la Constitution. Et c’est au nom de la Constitution que l’armée a elle promis à nouveau de soutenir Nicolas Maduro, appuyé lui-même par Moscou, la Turquie, le Mexique et Cuba.

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24 janvier 2019, 15:18