Le cardinal Baltazar Porras, Mons. Raúl Biord et Mons. Freddy Jesús Fuenmayor Suárez Le cardinal Baltazar Porras, Mons. Raúl Biord et Mons. Freddy Jesús Fuenmayor Suárez  

Le second mandat de Maduro contesté par les évêques du Venezuela

Les évêques du Venezuela considèrent «illégitime» le second mandat de Nicolas Maduro à la tête du pays. Dans une exhortation, ils rappellent les souffrances du peuple et renouvellent leur soutien à l’Assemblée nationale, seule institution politique légitime à leurs yeux.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Dans une exhortation publiée le mercredi 9 janvier, les évêques du Venezuela reviennent sur la situation politique de leur pays au moment où le président Nicolas Maduro doit entamer officiellement un second mandat. L’épiscopat se veut le porte-voix du cri des Vénézuéliens qui réclament «le retour de l’État de droit» et «la reconstruction de la société vénézuélienne en dignité, liberté et justice pour tous».

La situation dramatique des Vénézuéliens

Leur prise de position nait d’une «estimation morale sur la dignité humaine bafouée, le bien commun non respecté et la vérité manipulée». Ils rappellent que «le peuple vénézuélien vit une situation dramatique et d’une extrême gravité due à la détérioration du respect de ses droits et de sa qualité de vie». Devant de tels faits, c’est «un péché» que de «vouloir se maintenir au pouvoir coûte que coûte et prétendre prolonger l’échec et l’inefficacité de ces dernières décennies». «C’est moralement injustifiable» affirment-ils.

À quelques heures de la prestation de serment de Nicolas Maduro, les évêques répètent leur position par rapport au pouvoir actuel : l’élection présidentielle du 20 mai 2018 est «illégitime», et «ouvre la porte à la non-reconnaissance du gouvernement» qui s’installe ce jeudi. L’Assemblée nationale constituante «imposée par le pouvoir exécutif» est tout autant illégitime jugent-ils également. «Nous vivons dans un régime de fait, sans respect pour les garanties prévues par la Constitution». C’est pourquoi seule l’Assemblée nationale est «l’unique organe du pouvoir public légitime pour exercer souverainement ses compétences».

Rechercher des voies de concorde

Les Vénézuéliens sont présentés par les évêques comme des «acteurs de premier plan». «En tant que citoyens et institutions, c’est à nous qu’il revient d’assumer les responsabilités qui nous incombent pour améliorer la situation actuelle». Pour cela, il faut que tous les secteurs sociaux s’organisent.

Faisant leur les paroles du Pape François, les évêques soulignent la nécessite de rechercher ensemble des voies de «concorde» et de «compréhension» afin de «dépasser la crise et de veiller sur les plus pauvres». L’Église catholique prend sa part, expliquent-ils, en aidant les plus faibles et les personnes sans protections, qu’ils soient à l’intérieur du pays ou à l’étranger. Ils agissent aussi en défendant et en promouvant toujours les droits de l’Homme. Enfin, ils développent des programmes de formation et d’organisation qui permettent la «reconstruction du pays d’une manière pacifique».

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10 janvier 2019, 15:04