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Un cliché symbolique. Ce 13 décembre, le ministre yéménite des Affaires étrangères et le chef de la délégation houthis se serrent la main, sous les applaudissements du Secrétaire général des Nations unies, de l'émissaire de l'ONU pour le Yémen et de la chef de la diplomatie suédoise Un cliché symbolique. Ce 13 décembre, le ministre yéménite des Affaires étrangères et le chef de la délégation houthis se serrent la main, sous les applaudissements du Secrétaire général des Nations unies, de l'émissaire de l'ONU pour le Yémen et de la chef de la diplomatie suédoise 

Vers une trêve dans la ville de Hodeida au Yémen

Au Yémen, l’ONU annonce une série d’accords entre les rebelles et les forces gouvernementales pour faire taire, provisoirement, les armes dans plusieurs régions du pays dévasté par la guerre depuis quatre ans.

Marine Henriot - Cité du Vatican

Preuve du caractère exceptionnel des pourparlers qui s'achèvent en Suède : la poignée de main échangée ce jeudi entre le ministre yéménite des Affaires étrangères, Khaled al-Yémani, et le négociateur en chef des Houthis, Mohammed Abdelsalam.

À l'issue de près d'une semaine de tractations, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a annoncé notamment un cessez-le-feu dans le port, la ville et le gouvernorat de Hodeida, sous contrôle des rebelles depuis 2014. Située sur les rives de la mer Rouge dans l’ouest du Yémen, la ville est un lieu stratégique. Les trois-quarts de l'aide humanitaire acheminé dans le pays y transitait avant que la zone ne devienne le théatre de combats meurtriers. 

Or, aujourd'hui dans le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, sévit la pire crise humanitaire du monde, a rappelé le Secrétaire général de l’ONU. 20 millions de Yéménites seraient au bord de la famine. 

La trêve interviendra «dans les prochains jours», selon l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths. Les Nations unies joueront un «rôle clé» dans le contrôle du port, a précisé Antonio Guterres lors d'une cérémonie solennelle en présence des représentants du gouvernement yéménite et de la rébellion.

Faire entrer l'aide humanitaire

Concrètement l’accord prévoit le retrait des forces gouvernementales et des rebelles qui contrôlent jusqu’à aujourd’hui le port de Hodeida. La ville de Taëz, elle aussi ravagée par les combats, devrait également profiter de la trêve afin d’ouvrir des corridors humanitaires.

En revanche, ces pourparlers n'ont pas permis d'aboutir sur un accord concernant le redressement de l’économie yéménite ou le sort de l’aéroport de Sanaa, la capitale. Depuis trois ans, ce dernier est contrôlé par les rebelles, mais la coalition gouvernementale reste maîtresse de l'espace aérien. Les vols y sont donc interrompus. Les négociations achoppent sur le transit des avions par d’autres villes du Yémen avant d'atterrir à Sanaa. Le gouvernement exige que les avions soient fouillés pour éviter le transport d’armes illégales.

Ce jeudi soir, Antonio Guterres se félicite de cette première série d’accords, qui va «améliorer la vie de millions de yéménites» a-t-il déclaré.

Au Yémen, 70% de la population a besoin de l’aide humanitaire pour survivre.

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13 décembre 2018, 18:18