Ashiq Mesih, le mari d'Asia Bibi, n'a toujours pas retrouvé sa femme Ashiq Mesih, le mari d'Asia Bibi, n'a toujours pas retrouvé sa femme 

Le mari d’Asia Bibi demande de l’aide au gouvernement italien

La Cour suprême du Pakistan a acquitté la semaine dernière Asia Bibi, condamnée à mort en 2010 pour blasphème. Mais le gouvernement pakistanais s'est engagé à lancer une procédure visant à interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas bloquer une requête en révision du jugement d'acquittement. En attendant, les conditions de vie d’Asia Bibi et de sa famille deviennent de plus en plus précaires.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

 «Je fais appel au gouvernement italien afin qu’il aide ma famille et moi-même à quitter le Pakistan» : tel est le dramatique appel lancé par Ashiq Masih, le mari d’Asia Bibi, à l’Aide à l’Église en Détresse, organisation catholique implantée en Italie. Tandis que sa femme est encore en prison, dans l’attente de l’enregistrement de la sentence d’acquittement, Ashiq Masih et sa famille vivent dans la peur. Les violentes contestations des fondamentalistes ont contraint la famille à rester cloitrée dans une maison située en lieu sûr.

Une famille affamée

«Nous sommes extrêmement inquiets parce que notre vie est en danger», a expliqué Ashiq Masih. «Nous n’avons même plus de quoi manger parce que nous ne pouvons pas sortir l’acheter». Le mari d’Asia Bibi réclame donc l’asile auprès du gouvernement italien, mais surtout de l’aide pour quitter le pays. Il demande aussi aux médias et à la communauté internationale de continuer à prêter attention au cas d’Asia Bibi.

L'avocat de la Pakistanaise chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème puis acquittée, a affirmé lundi à La Haye avoir quitté son pays sous la contrainte de l'ONU et de l'UE, qui craignaient pour sa sécurité.

Accueil brutal pour l’avocat d’Asia Bibi

Lors d'une conférence de presse aux Pays-Bas, Saif-ul-Mulook, l’avocat d’Asia Bibi, a expliqué que l’ONU et «les ambassadeurs des nations européennes à Islamabad m'ont gardé pendant trois jours et puis m'ont mis dans un avion contre mon gré». «Je leur ai dit que je ne quitterais pas le pays tant qu'Asia ne serait pas sortie de prison», a-t-il ajouté. Mais l’avocat s’est laissé convaincre par son entourage qui était «d'avis que ma vie était en danger imminent». Saif-ul-Mulook a finalement quitté le Pakistan samedi, à bord d’un vol à destination de Rome.

Mais le passage à l’aéroport de Rome-Fiumicino n’a pas été paisible pour l’avocat pakistanais. «Je ne mettrai plus les pieds en Italie, à Rome je me suis senti accueilli comme un terroriste, c’était humiliant pour quelqu’un qui a mis sa vie en danger pour combattre les fondamentalistes. Et ça fait encore plus mal d’avoir été traité ainsi dans le pays du Pape, après que j’ai été contraint de quitter ma maison au Pakistan pour défendre une femme catholique », a déclaré avec amertume Saif-ul-Mulook à la presse italienne. Le contrôle de son passeport, pourtant en règle, s’est terminé en interrogatoire auprès des agents chargés de l’antiterrorisme. La pénible procédure a duré une demi-heure dans l’aéroport italien.  

Après son passage à La Haye, l’avocat d’Asia Bibi se rendra quelques jours à Paris ; puis il rejoindra Londres où il a l’espoir de s’établir avec sa famille, encore au Pakistan.

Avec ACS et Corriere della Sera

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

06 novembre 2018, 11:55