Une femme dans la région de Gwoza, dans le nord est du Nigeria, une région où sévit la secte Boko Haram. Une femme dans la région de Gwoza, dans le nord est du Nigeria, une région où sévit la secte Boko Haram.  

La chrétienne Leah Sharibu toujours captive au Nigeria, l'inquiétude des évêques du pays

Enlevée le 19 février 2018, la jeune chrétienne Leah Sharibu est toujours captive d'une faction dissidente de Boko Haram. La Conférence épiscopale du pays demande sa libération.

Marine Henriot - Cité du Vatican

Leah Sharibu a eu 15 ans le 6 septembre dernier, une date qui marque aussi ses 200 jours de détention par les terroristes de l’Etat Islamique en Afrique du Sud (ISWAP), une faction dissidente de Boko Haram. L’adolescente a été enlevée par la secte salafiste djihadiste le 19 février 2018, avec 109 autres de ses camarades. Alors que ses compagnes ont été libérées après quatre semaines de détention, Leah Sharibu est encore aux mains de la secte pour avoir refusé d'abjurer sa foi chrétienne.

Tandis que la jeune fille aurait dû souffler ses 15 bougies, dans manifestations sont organisés dans le pays pour demander sa libération. «Rester chrétien n’est pas un crime» a déclaré le pasteur Omokri, en tête de cortège. Avant d’ajouter que cet enlèvement était contre l’essence même de l’islam et que Leah Sharibu, élève brillante devrait «être à l’école et non avec les terroristes».

Une preuve de vie après des mois de silence 

Fin août, le journal nigérian The Cable a reçu un enregistrement audio avec une photo de Leah. Une première preuve de vie pour ses proches après des mois de silence. Dans ce court enregistrement de 35 secondes, la jeune fille, calmement, demande l’intervention du président du pays pour lui venir en aide. «Je supplie également les autres habitants d’aider ma mère, mon père, mon frère cadet et ma famille. Aidez-moi à sortir de cette situation difficile. Je vous supplie de me traiter avec compassion», déclare-elle dans l’enregistrement, dont son père a identifié la voix.

Une preuve de vie qui était une condition préalable à la reprise éventuelle des négociations entre le gouvernement et ISWAP. Pour autant, aucune avancée concernant la libération de la jeune chrétienne. Les dernières nouvelles sont mêmes inquiétantes. Aux alentours du 10 septembre, un travailleur humanitaire de la Croix Rouge a été exécuté par ISWAP. «Le gouvernement nous a ignoré. Donc, voici un message de sang» a déclaré le porte-parole de la secte, puis d’avertir que les deux autres membres de la Croix Rouge capturés il y a six mois connaîtront le même sort, «comme Leah Sharibu», rapporte le journal The Cable.

L’appel des évêques

A l’issue de leur assemblée plénière du 6 au 14 septembre, les évêques du Nigeria ont lancé un appel en faveur de la libération sans conditions de Leah Sharibu. «Nous demandons à ce que le gouvernement fédéral garantisse la libération sans conditions de Leah Sharibu. Elle est encore retenue parce qu’elle a refusé d’abjurer la foi chrétienne», affirment les Evêques. «Nous demandons en outre à ce que le gouvernement fédéral garantisse la remise en sécurité des jeunes filles enlevées à Chibok et encore détenues ainsi que de toutes les personnes retenues contre leur gré. Nous exhortons leurs familles à demeurer confiantes et fermes dans la prière, leur promettant nos prières».

Par ailleurs, la Conférence épiscopale du pays s'inquiète des violences qui secouent le Nigeria. «Nous observons avec une profonde tristesse la manière dont les nigérians innocents sont brutalement massacrés à cause de divergences religieuses et politiques, de disputes territoriales et pour d’autres motifs» affirment les évêques.

Neuf personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans l'attaque par des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram de deux villages du nord-est du Nigeria, a déclaré jeudi une milice anti-jihadiste. Des militants venus en camionnette ont attaqué les localités de Kalari Abdiye et Amarwa, à une vingtaine de kilomètres de la capitale de l'Etat de Borno, Maiduguri, mercredi soir.

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21 septembre 2018, 10:46