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Des femmes indonésiennes musulmanes lors de la fête du sacrifice, le 22 août 2018 à Palembang. Des femmes indonésiennes musulmanes lors de la fête du sacrifice, le 22 août 2018 à Palembang.  

En Indonésie, une intolérance religieuse en augmentation

Dans le pays musulman le plus peuplé du monde, une centaine de violations de la liberté religieuse a été enregistrée par l’Institut SETARA depuis le début de l’année, un chiffre en augmentation selon le think-tank.

Marine Henriot - Cité du Vatican 

Un fléau se développe dans l’antre de géant musulman indonésien. Selon l’institut SETARA pour la Démocratie et la Paix, l’intolérance religieuse est croissante dans le pays de 260 millions d’habitants, dont 80% sont des musulmans, 12% des chrétiens (chiffres de l’Observatoire des Libertés religieuses). Durant le premier semestre, une centaines d’incidents entravant la liberté religieuse d'individus ont été répertoriés dans 20 provinces du pays. 

Jakarta est le théâtre principal de ces incidents. Une nouveauté pour la capitale indonésienne précise l’institut. Par ailleurs, une quarantaine de violations implique directement des agents de l’Etat, policiers ou membres de gouvernements régionaux, qui ont obligé des personnes à porter le hijab où à cesser leur activité religieuse.

L’institut invite alors le gouvernement central ainsi que la société civile à accorder une vigilance particulière aux libertés religieuses de chacun.

Six religions officiellement reconnues

Une liberté religieuse pourtant garantie dans la constitution indonésienne. L’article 28 stipule en effet que «chaque personne est libre de pratiquer la religion de son choix (...), chaque personne a le droit d’être libre de ses convictions, de faire valoir ses pensées». Pour autant, le Ministère des Affaires religieuses reconnaît officiellement six religions: l’islam, le catholicisme, le protestantisme, le bouddhisme, l’hindouisme et le confucianisme.

Dans son rapport de 2016, l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) alertait déjà sur une diminution de la liberté religieuse en Indonésie. Plus de 1000 églises avaient été fermées entre 2006 et 2016 et plusieurs brûlées. Près de 150 lois politiques et discriminatoires concernant les religions ont été mises en place et 150 personnes arrêtées en vertu des lois sur le blasphème depuis 2003. Signe d’une inquiétante déviance, Remita Siniga, 60 ans, est devenue en 2016 la première non-musulmane à subir 30 coups de fouet pour la vente d’alcool, détaille l’AED.

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02 septembre 2018, 13:38