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Des migrants à bord de l'Aquarius, le 26 mai 2017. Des migrants à bord de l'Aquarius, le 26 mai 2017.  

Escale forcée de l'Aquarius, privé de pavillon

SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) dénoncent «la pression» exercée par le gouvernement italien sur le Panama pour qu'il retire son pavillon à l'Aquarius, navire humanitaire affrété par les deux ONG.

Marine Henriot - Cité du Vatican

L’Aquarius ne battra plus le pavillon du Panama. Le pays a annoncé samedi 22 septembre retirer son pavillon au navire sauveur de migrants affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières (MSF). Les deux ONG blâment le gouvernement italien. Selon elles, «la pression économique et politique flagrante exercée par le gouvernement italien condamne des centaines d’hommes, femmes et enfants à rejoindre le cimetière marin qu’est la méditerranée», «Elle porte un coup violent à la mission humanitaire vitale de l’Aquarius, le seul navire de recherche et de sauvetage non gouvernemental encore présent en Méditerranée centrale», continue les deux ONG dans un communiqué, avant d’en appeler à la responsabilité de l’Europe toute entière pour autoriser l’Aquarius à poursuivre sa mission ou lui délivrer immédiatement un nouveau pavillon sous lequel naviguer. 

Maintenir le pavillon de l’Aquarius impliquerait de sérieuses difficultés pour le gouvernement panaméen auraient déclaré les autorités du pays. Une décision regrettable déplorent les ONG, d’autant plus que l’Aquarius répond à toutes les normes maritimes en vigueur, et respecte les spécifications techniques exigées par le Panama. Pour les ONG, le gouvernement italien «choisit sciemment de laisser des gens se noyer en mer, et chercher à se débarrasser des derniers témoins de ces naufrages». Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini (Ligue/extrême droite), qui a fermé depuis juin les ports du pays aux migrants, a réfuté dimanche soir toute intervention de son ministère. Il n'y a eu «aucune pression du ministère de l'Intérieur sur le Panama», a-t-il déclaré à la télévision italienne.

Une traversé aujourd'hui encore plus dangereuse

Une annonce survenue alors que l’Aquarius venait de porter assistance à 58 passagers en détresse sur des embarcations de fortune. «Plusieurs d’entre eux sont dans un état de détresse psychologique, épuisés par les expériences traumatisantes vécues en mer et en Libye. Ces rescapés doivent être rapidement débarqués dans un port sûr conformément au droit international maritime» peut-on lire dans le communiqué. Le navire cherche désormais un port pour les débarquer, après avoir refusé de les ramener en Libye.

Depuis le début de l’année, ce sont 1250 personnes qui se sont noyées alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée. Aujourd’hui, ceux qui font le trajet ont trois fois plus de risque de mourir sous les eaux que ceux qui ont entamé le même chemin en 2015, précisent MSF et SOS Méditerranée.

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24 septembre 2018, 08:20