Réunion de l'Assemblée Nationale du Venezuela, dominée par l'opposition, le 9 août 2018. Réunion de l'Assemblée Nationale du Venezuela, dominée par l'opposition, le 9 août 2018. 

Venezuela: l’Église appelle au respect de l'état de droit

Suite à l’attentat manqué contre le président Nicolas Maduro, les évêques appellent le pouvoir à éviter tout abus dans la répression.

«Personne ne peut être privé de la dignité» : c’est avec cette phrase du Pape François que la commission Justice et Paix de la conférence épiscopale du Venezuela est intervenue suite à la répression menée depuis «l’attentat présumé» aux drones explosifs mené contre le président Nicolas Maduro le 4 août dernier à Caracas. L’attaque a échoué, sept agents de sécurité ont été blessés et six «terroristes» présumés ont été arrêtés.

Dans une note signée par Mgr Roberto Luckert, président de la commission Justice et Paix, et par le père Saul Ron Braasch, vicaire général de cet organisme, le gouvernement est invité à «arrêter la répression violente contre les citoyens, actions qui s’ajoutent à la situation de crise, à l’insécurité et au déséquilibre social que le pays est en train de vivre». Et il rappelle au Conseil Moral Républicain (la plus haute instance juridique du pays) son «obligation de protéger les droits humains des citoyens et d’enquêter sur les responsabilités administratives des fonctionnaires qui violent ces droits».

Dans ce cas spécifique, «les faits sur lesquels l’enquête se déroule doivent être établis à travers les canaux de procédure pénale et les tribunaux compétents», des conditions «indispensables pour déterminer les responsabilités et les culpabilités». «Les arrestations de parlementaires, de fonctionnaires et de citoyens sur la base d’indices ou de présomptions de responsabilités pénales, affirment-ils, ne doivent pas amener à des détentions arbitraires, des traitements cruels ou inhumains, à des tortures ou disparitions forcées». Ils demandent donc au Conseil Moral Républicain de veiller au «respect effectif» des droits humains contre «l’arbitraire et les abus du pouvoir», en mettant en acte «les actions nécessaires pour déterminer les responsabilités des fonctionnaires de tout type qui violent les droits humains». Les évêques concluent en invitant tous les groupes et les défenseurs des droits humains à faire preuve de vigilance face à toute action qui violerait les principes de l’état de droit.

(avec agence Sir)

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10 août 2018, 11:43