Le président iranien, Hassan Rohani et le président américain Donald Trump Le président iranien, Hassan Rohani et le président américain Donald Trump 

Les Etats-Unis réimposent des sanctions économiques sévères à L'Iran

C’est la conséquence directe du retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 : les Etats-Unis ont rétabli des sanctions contre l’Iran la nuit dernière.

Manuella Affejee- Cité du Vatican

Ces mesures de rétorsion touchent notamment aux transactions financières, aux importations de matières premières, au secteur automobile ou encore à l’aviation commerciale ; elles devraient être suivies en novembre par d’autres mesures affectant le secteur pétrolier et gazier ainsi que la Banque centrale.

Trump, «ouvert» malgré tout à un nouvel accord

 «L’Iran fait face un choix : soit il change son attitude menaçante et déstabilisatrice, et il pourra retourner dans le giron de l’économie mondiale, soit il continue sur la route de l’isolement économique», a affirmé Donald Trump ce lundi. Et dans un tweet comminatoire, l.e milliardaire prévient : ceux qui commerceront avec l’Iran ne pourront pas le faire avec les Etats-Unis.

Le président américain, qui a toujours démontré une attitude hostile envers la République islamique, a toutefois assuré qu’il restait ouvert à la possibilité d’un nouvel accord avec Téhéran.

L’inquiétude et le désarroi des Iraniens

Cet apparent paradoxe affiché par Donald Trump a été aussitôt dénoncé par Hassan Rohani. Dans un entretien télévisé hier soir, le président iranien a affirmé qu’on ne pouvait à la fois imposer des sanctions et vouloir des négociations. «C’est insensé», a-t-il déclaré, avant d’accuser les Etats-Unis de vouloir lancer une «guerre psychologique contre la nation iranienne et provoquer des dissensions» au sein de la population.

Les Iraniens sont quant à eux gagnés par l’inquiétude, et pour cause : les effets de ces sanctions se font déjà faits sentir, avant même leur application. Chute de la monnaie, hausse des prix, pénurie de certains produits, c’est un coup dur porté à une économie déjà éprouvée.

Depuis des semaines, plusieurs manifestations ont eu lieu dans quelques villes du pays : signe de la colère sourde qui gagne la population, et fragilise le gouvernement Rohani.

L’analyse de David Rigoulet-Roze, enseignant et chercheur rattaché à l'Institut Français d'Analyse Stratégique (IFAS), rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.

Entretien avec David Rigoulet-Roze

 

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07 août 2018, 12:31