Le navire Aquarius quitte le port de Marseille le 1er août 2018 pour retourner au large de la Libye. Le navire Aquarius quitte le port de Marseille le 1er août 2018 pour retourner au large de la Libye. 

L’Aquarius reprend la mer avec une mission: sauver des vies

Rien n’empêchera l’Aquarius de mener sa mission: sauver des vies. C’est dans cet état d’esprit que l’équipage du navire affrété par l'organisation SOS Méditerranée en partenariat avec Médecins sans frontières (MSF) a quitté le port français de Marseille ce mercredi 1er août, deux mois après le refus italien d'ouvrir ses ports aux migrants à bord.

Entretien réalisé par Francesca Sabatinelli – Cité du Vatican

Après un mois d’escale, sa plus longue depuis le début de ses opérations de sauvetage en février 2016, le bateau orange Aquarius a repris la mer direction le canal de Sicile, pour ensuite retourner dans la zone de recherche et de sauvetage au large de la Libye. Dans le cadre de ces opérations, en deux ans et demi, l’Aquarius a sauvé près de 30 000 personnes de la noyade.

Ce retour en Méditerranée se fait près de deux mois après la tempête diplomatique européenne déclenchée par l’Italie. Le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini avait refusé de laisser débarquer les 630 migrants secourus par l’Aquarius, puis décidé de fermer les ports italiens à tous les navires des ONG. Le vice-président du Conseil italien, leader de la Ligue du nord, les accuse de favoriser l’immigration clandestine et d’être ainsi complices des trafiquants de migrants.

Un contexte plus dur et incertain

L’Aquarius reprend donc du service, mais le contexte a bien changé en deux mois. Fin juin, l’Organisation maritime internationale a notamment reconnu le Centre de coordination des secours libyens, censé remplacer celui basé à Rome qui coordonne les débarquements. Mais pour SOS Méditerranée et MSF, pas question de laisser les migrants être ramenés en Libye, pays qui n’est pas considéré comme un lieu sûr pour les personnes secourues.

Frédéric Pénard est le directeur des opérations de SOS Méditerranée. Dans ce contexte qui a changé radicalement, il insiste sur un principe sur lequel se concentrer, «qui existe dans le monde entier et sur lequel tout le monde s’accorde: on ne laisse pas un être humain se noyer quelles que soient les circonstances».

Frédéric Pénard, directeur des opérations de SOS Méditerranée

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02 août 2018, 16:50