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Alexandre Soljenitsyne accueilli le 27 mai 1994 à l'aéroport de Vladivostok, après 20 ans d'exil. Alexandre Soljenitsyne accueilli le 27 mai 1994 à l'aéroport de Vladivostok, après 20 ans d'exil. 

Alexandre Soljenitsyne, un exil pour l’Histoire

L'écrivain russe Alexandre Soljenitsyne, symbole de la résistance au totalitarisme communisme, est décédé à 89 ans à Moscou dans la nuit du 3 août 2008, il y a dix ans exactement. L’année 2018 marque aussi le centième anniversaire de la naissance de cette icône prophétique de la littérature du 20e siècle.

Plusieurs expositions et l'inauguration d'une statue d'Alexandre Soljenytsine dans la rue qui porte son nom à Moscou auront lieu cette année, centenaire de sa naissance. Cet écrivain, rescapé de la guerre et du goulag, a laissé un héritage littéraire dont le rôle historique est sans précédent.  

Huit ans de goulag décisifs

Né le 11 décembre 1918 dans le Caucase, Alexandre Soljenytsine adhère d'abord aux idéaux révolutionnaires du régime communiste naissant, et fait des études de mathématiques. Artilleur, il se bat contre les troupes allemandes qui attaquent l'URSS en 1941. Ayant critiqué les compétences guerrières de Staline dans une lettre à un ami, il est condamné à huit ans de camp en 1945. L'expérience le marque à jamais. Libéré en 1953, quelques semaines avant la mort de Staline, le dissident est exilé en Asie centrale et commence à écrire.

Des parutions clandestines

Nikita Khrouchtchev  autorise la publication, dans la revue littéraire Novy Mir, d'Une journée d'Ivan Denissovitch. Le récit sur un détenu ordinaire du Goulag paraît le 18 novembre 1962, et lui vaut une réputation mondiale. Soljenitsyne continue à écrire, mais ses livres ne sortent que clandestinement (le Pavillon des Cancéreux, le Premier Cercle) ou à l'étranger, où ils rencontrent un important succès.

Écrivain, homme politique et prophète

Lorsqu'il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1970, il renonce à aller à Stockholm, craignant ne pouvoir rentrer dans l'URSS de Leonid Brejnev. Peu après, sa grande fresque historico-littéraire, «L’Archipel du goulag», paraît clandestinement à Paris. L’écho de ces 400 pages écrites dans la clandestinité de 1958 à 1967 est international. Assez pour que le Kremlin en expulse son auteur. Il se rend en Suisse puis s’expatrie aux Etats-Unis dans le Vermont. 20 ans d’exil.

En 1994, il rentre en Russie mais a du mal à trouver sa place dans la nouvelle ère post-communiste. À la fin de sa carrière littéraire, il se penchera sur un autre sujet très sensible: celui des relations entre Juifs et Russes, déclarant vouloir favoriser leur «compréhension mutuelle».

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03 août 2018, 18:35