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Une danse traditionnelle de Masaya, berceau de l'opposition nicaraguayenne, effectuée par des opposants lors d'une manifestation le 21 juillet 2018. Une danse traditionnelle de Masaya, berceau de l'opposition nicaraguayenne, effectuée par des opposants lors d'une manifestation le 21 juillet 2018.  

L'Église est «persécutée» au Nicaragua, s'indigne l'archevêque de Managua

Depuis le début de la crise au Nicaragua en avril, l'Église s'est érigée comme médiatrice entre l'opposition et le gouvernement. Accusée par le président Daniel Ortega de fomenter un coup d'État, la conférence épiscopale se réunit pour décider ou non de poursuivre le dialogue national.

Marine Henriot - Cité du Vatican

C’est une journée décisive qui commence au Nicaragua. L’épiscopat nicaraguayen décidera s’il poursuit -ou non, le dialogue national. Hier, l'évêque auxiliaire de Managua, Silvio Baez, annonçait que la conférence épiscopale du Nicaragua (CEN) entendait continuer de jouer son rôle dans la crise politique qui secoue le pays.

«Bien sûr qu'appeler au dialogue à l'heure actuelle sera difficile en raison de l'attitude conflictuelle du gouvernement et de son langage calomnieux à l'encontre de l'Eglise», a déclaré à la presse Mgr Silvio Baez à l'issue d'une messe célébrée en l'église San Miguel Arcángel de Managua. Mais pour autant, «nous n'allons pas nous arrêter et nous allons appeler à nouveau au dialogue», a-t-il ajouté.

L’Eglise persécutée 

Le cardinal Brenes a aussi pris la parole hier. «L'Église est persécutée dans diverses parties du monde aujourd'hui» a déclaré le cardinal. Depuis le début de crise en avril, au moins sept épisodes de profanation et plusieurs attaques sur des évêques ont été enregistrées dans le pays d'Amérique centrale.  

Jeudi 19 juillet, c’est le président Daniel Ortega qui a directement accusé les évêques médiateurs, des «putschistes» qui fomentent un «coup d’État» selon lui. L'épiscopat a demandé à Daniel Ortega de faire avancer les élections de 2021 à mars 2019 pour mettre fin à la crise sociale et politique, un échec auprès du gouvernement.

Tortures dans les prisons

L'Association nicaraguayenne des droits de l'homme (ANPDH) de son côté, a déclaré que les partisans du gouvernement nicaraguayen n’étaient «pas sensibles à la douleur», se référant à l'intimidation contre les mères des manifestants enfermés dans les prisons d'El Chipote, à Managua, devenues lieux de torture selon l'opposition.

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a fait état de «meurtres, exécutions extrajudiciaires, mauvais traitements, tortures et détentions arbitraires perpétrées contre la majorité de la population jeune du pays»: le gouvernement nicaraguayen rejette les accusations. Pendant ce temps, les manifestations contre le président Ortega ont continué entre samedi et dimanche dans certaines municipalités du Nicaragua, sans victimes, et les étudiants ont annoncé une marche pour ce lundi.

Plus de 280 personnes ont perdu la vie dans une vague de manifestations, qui a débuté le 18 avril, pour réclamer la destitution de Daniel Ortega.

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23 juillet 2018, 16:39