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La Procureur de la Cour Pénale Internationale, la Gambienne Fatoumata Bensouda, en conférence de presse sur les violences à Kinshasa, le 3 mai 2018. La Procureur de la Cour Pénale Internationale, la Gambienne Fatoumata Bensouda, en conférence de presse sur les violences à Kinshasa, le 3 mai 2018. 

Vingt ans après sa création, la CPI manque de moyens

Vingt ans ans après sa création, la Cour Pénale Internationale de la Haye peine à faire l’unanimité. Dernièrement, son image a été abîmée par l'acquittement le mois dernier d'un ancien chef de guerre congolais.

Marine Henriot, avec agences - Cité du Vatican

Il y a deux décennies, à la suite des atrocités perpétrées en ex-Yougoslavie ou en Rwanda, de nombreux États souhaitait la mise en place d’un système pénal international, apte à juger les crimes internationaux. C’est dans ce contexte que naît la Cour pénale internationale (CPI), avec la signature du traité de Rome, il y a vingt ans. Une justice internationale pour faire taire l’impunité. Deux décennies plus tard, dans un monde où les civils continuent d'être les principales victimes des violences, la CPI peine à faire l’unanimité. 

La CPI est pourtant née d’un idéal. Comme l’expliquent les premières lignes du traité de Rome, les États signataires sont déterminés à punir les crimes les plus graves, dans «l’intérêt des générations présentes et futures». 

Mais cet idéal se fracasse contre la lenteur de cette énorme machine administrative. Il a fallu attendre quatorze ans pour assister à la première condamnation: celle du Tchadien, Thomas Lubanga, qui compte quatorze années de prison à son actif, pour avoir enrôlé des enfants-soldats.

Trois personnes condamnées 

En vingt ans, la CPI a instruit 26 affaires et signés 32 mandats d'arrêts pour 15 exécutés. Aujourd’hui, elle peine à représenter une lueur d’espoir, notamment car l’ONU s’abstient de la saisir dans des situations telles que celle de la Syrie, juge Amnesty International. Depuis sa création en 2002, la CPI n'a condamné que trois personnes, toutes d'origine sub-saharienne; deux chefs de milices congolaises et un islamiste malien. La Cour, qui compte désormais 123 États membres, a été critiquée par certains pays prétendant qu'elle cible injustement les nations africaines.

Autre critique, il s’agit selon certains membres de l’Union africaine, d’une cour de justice de «blancs envers les noirs». Il y a 20 ans, les États africains étaient les signataires les plus nombreux, mais l’Union africaine est devenue critique quand la CPI s’est attaquée à des chefs d’Etat au pouvoir, comme Omar el-Bechir au Soudan. Le problème de la Cour pénale est finalement celui de nombreuses institutions: le manque de moyen. Plusieurs pays dont la France refuse d’augmenter son budget.

 

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17 juillet 2018, 16:12