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Scène d'opération anti-djhadistes à Ouagadougou, le 22 mai 2018. Scène d'opération anti-djhadistes à Ouagadougou, le 22 mai 2018. 

Abolition de la peine de mort au Burkina Faso

Le Parlement de ce pays d’Afrique de l’Ouest a voté hier l’abolition de la peine capitale.

Cyprien Viet - Cité du Vatican

La Communauté de Sant’Egidio, très attentive à l’évolution de la cause abolitionniste dans le monde et en particulier en Afrique, salue «une victoire de l’humanité qui fait grandir en Afrique la démocratie et les droits humains». Hier le Parlement burkinabé a en effet voté l’abolition de la peine de mort à une très large majorité de 83 élus sur 125 députés. Ce vote arrive trente ans après la dernière exécution pratiquée suite à une condamnation à mort dans ce pays, en 1988.

«Face à la violence, aux guerres et au terrorisme, qui affligent encore de nombreuses parties de l’Afrique, il s’agit d’une victoire de l’humanité qui s’ajoute au travail nécessaire et urgent pour le paix et le développement», se réjouit Sant’Egidio.

La liste des États abolitionnistes de jure ou de facto s’allonge donc en Afrique, après par exemple les abolitions votées par exemple au Bénin en 2016 ou au Burundi en 2009, quand d’autres pays, comme le Kenya, ont décidé de suspendre toute exécution, sans pour autant avoir encore aboli la peine de mort formellement.

Mais malgré la progression de la cause abolitionniste, soutenue vigoureusement par le Pape François, des retours en arrière restent constatés dans certaines parties du monde.

Ainsi le Tchad a pris une direction inverse en rétablissant la peine de mort en 2015 pour les personnes accusées de terrorisme. Le rétablissement de la peine de mort est en discussion dans d'autres pays comme la Turquie, où le président Erdogan a proposé l’organisation d’un référendum sur ce thème. Aux Philippines, le Parlement a voté pour le rétablissement de la peine capitale, conformément au désir du président Duterte. Aux États-Unis, la peine de mort reste possible dans 30 des 50 États fédérés, ainsi que dans le cadre de la justice militaire.

En Europe, seule la Biélorussie continue à procéder à des exécutions. La Russie, elle, n’a pas formellement aboli la peine de mort d’un point de vue juridique, mais elle applique un moratoire. La dernière exécution remonte à 1999. Depuis, les condamnations à mort y ont été commuées en prison à perpétuité.

Partout en Europe occidentale, l’abolition s’est progressivement imposée au cours du XXe siècle. Précisons qu’au Vatican, la peine de mort a été formellement abolie en 1969, sous le pontificat de Paul VI, mais elle était déjà tombée en désuétude depuis la chute des États pontificaux près d’un siècle plus tôt, en 1870.

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01 juin 2018, 18:46