La grande barrière de corail, près des côtes australiennes fait face à un épisode de blanchissement inquiétant. La grande barrière de corail, près des côtes australiennes fait face à un épisode de blanchissement inquiétant.  

La grande barrière de corail se meurt lors d'un troisième épisode de blanchissement

Environ 30 % des coraux de ce vaste ensemble australien sont morts durant la vague de chaleur survenue entre mars et novembre 2016. Les explications de Christian Buchet, directeur du centre d'étude la mer de l'Institut Catholique de Paris.

Entretien réalisé par Joris Bolomey – Cité du Vatican

En Australie, la grande barrière de corail connaît son troisième épisode majeur de blanchissement. Selon une étude publiée récemment par l’hebdomadaire scientifique Nature, environ 30 % des coraux de ce vaste ensemble sont morts durant la vague de chaleur survenue entre mars et novembre 2016.

Les évêques d’Océanie ont fait part de leur désarroi à l’issue de leur Assemblée à Port Moresby en avril dernier et ont averti sur la mort des coraux. Leur population «souffre des effets négatifs et parfois désastreux du réchauffement mondial» : la hausse du niveau de la mer, des températures océaniques, l’acidification des eaux et le blanchissement des coraux.

L'abris de 30% des espèces marines

Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1981, la grande barrière de corail s’étend sur environ 348 000 kilomètres carrés le long de la côte australienne. Il constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. Plus de 400 espèces de coraux, 4 000 espèces de mollusques et 1 500 espèces de poissons se côtoient dans ce site que l’on peut observer depuis l’espace. Les récifs recouvrent moins de 0,2 % de la surface des océans mais abritent 30 % des espèces animales et végétales marines.

L’augmentation des températures de l’eau, de un ou deux degrés seulement, suffit à faire blanchir les coraux. Ils expulsent des algues, les zooxanthelles, qu’ils hébergent dans le cadre d’une symbiose avec le corail qui, lui, est un animal mou sécrétant un exosquelette calcaire. Si la seule solution pour sauver le corail et de faire baisser la pollution de l’eau, la politique environnementale de l’Australie est parfois rétrogradée aux intérêts économiques du pays. Ainsi, en novembre 2017, le gouvernement  s’est montré favorable au projet Carmichael d’installation d’une vaste mine de charbon dans le Queensland, exploitée par l’Indien Adani, à proximité immédiate de la Grande barrière.

Christian Buchet, directeur du centre d'étude la mer de l'Institut Catholique de Paris et auteur de La grande histoire vue de la mer, aux éditions Cherche midi, nous explique les raisons de ce blanchissement massif.

L'éclairage de Christian Buchet, directeur du centre d'étude la mer de l'Institut Catholique de Paris

 

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08 mai 2018, 12:00