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Au Nigeria, les conflits prennent une tournure identitaire

Depuis des années le Nigeria, pays le plus peuplé du continent africain, est pris dans une spirale de violences entre les différentes communautés du pays.

Marine Henriot – Cité du Vatican

Jeudi 26 avril, deux prêtres ont été assassiné dans leur paroisse, avec 16 fidèles, alors qu’ils étaient rassemblés pour la prière du matin dans l’Etat du Benue, dans le centre du pays.

 

Les représailles ne se sont pas faites attendre; le jour même, onze musulmans haoussa ont été tués par une foule en colère, dans la ville de Makurdi. Certaines victimes ont été brûlées, une autre a été attachée derrière une moto et trainée par terre jusqu’à ce que mort s’ensuive. Samedi 28 avril, au moins dix chercheurs d'or ont été tués par des hommes armés soupçonnés de faire partie d'une bande de spécialistes des enlèvements et du vol de bétail dans l'Etat de Kaduna dans le nord du pays.

En 2016, selon l’International Crisis Group, plus de 2500 personnes ont été tuées. Cette année, le bilan s’élève déjà à plus d’une centaine de personnes.

Polarisation de la société nigériane

L’origine du problème, dans un pays ou devraient vivre 411 millions de personnes en 2050 selon l’ONU: la répartition des terres. Une situation déjà critique, aggravée par le dérèglement climatique.

Dans le centre du Nigeria, se retrouvent bergers peuls nomades venus du Nord à la recherche de pâturages fertiles pour leurs troupeaux, et agriculteurs sédentaires venus du Sud, cherchant de nouvelles terres à cultiver pour subvenir aux besoins de la population. Peuls, Houassa ou chrétiens, «chacun à un mode de vie qui est intimement lié à son identité» explique Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré, fondateur de l’observatoire Kisal qui milite pour les droits humains des communautés nomades.

Boko Haram toujours actif

Par ailleurs, le groupe islamiste Boko Haram continue ses actions dans le pays, ajoutant de la violence à la violence et agitant les différences confessionnelles. «Boko Haram à absolument intérêt à mettre les gens les uns contre les autres, en disant 'ceux-ci sont des musulmans, ils sont comme nous', créant la panique de l’autre coté», analyse le directeur de Kisal. L'insurrection de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009. Le groupe frappe également dans les pays voisins: Tchad, Cameroun et Niger.

Quelles sont les origines de ces violences? comment vivent les chrétiens au Nigeria et comment réagit le gouvernement? Les réponses de  Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré.

Entretien avec Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré

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02 mai 2018, 08:17