Cortège des partisans au président Nicolas Maduro, à Puerto Ordaz, le 23 avril 2018. Cortège des partisans au président Nicolas Maduro, à Puerto Ordaz, le 23 avril 2018. 

Les évêques vénézuéliens opposés à l'élection présidentielle anticipée

La campagne pour l'élection présidentielle anticipée du 20 mai au Venezuela s'est ouverte dimanche 22 avril. Les évêques ont à cette occasion une nouvelle fois réagi sur la crise politique et humanitaire dans le pays.

C’est un nouveau constat amer des évêques vénézuéliens sur la situation dans le pays, dressé lundi 23 avril dans une lettre pastorale. Aucune amélioration n’est apparue depuis le début d’année, «les maux on même empirés» écrivent-ils. Classé en défaut partiel par les agences de notation, le Venezuela est confronté à une hyperinflation, attendue en 2018 à près de 14 000% par le FMI. La pauvreté, la famine et le chômage ont encore augmenté tandis les coupures d’eau, d’électricité ou de gaz sont toujours plus nombreuses. Et de plus en plus de Vénézuéliens, de tous niveaux sociaux confondus, quittent le pays. «Tous ces problèmes entraînent un nombre important de manifestations dans tout le pays, qui, bien que réduites au silence par les médias, augmentent» déplorent les évêques.

 

Dans ces conditions l'élection présidentielle anticipée du 20 mai prochain est «illégitime» insistent-ils. Boycotté par l'opposition, le scrutin est critiqué par une grande partie de la communauté internationale pour son manque de transparence et de garanties d'élections libres. Seul candidat d'importance à se présenter face au chef de l'Etat, le dissident chaviste Henri Falcon, militaire en retraite de 56 ans. Le président Nicolas Maduro, qui s'appuie notamment sur le soutien de l'armée, a multiplié ces dernières semaines les livraisons de nourriture à prix subventionnés dans les quartiers populaires et accéléré l'inscription de nouveaux sympathisants à son parti.

«Loin d'apporter une solution à la crise dans le pays, écrivent les évêques, l'élection peut aggraver la situation et conduire à une catastrophe humanitaire sans précédent». Par conséquent, le report du scrutin «pour le dernier trimestre de l'année est urgent» insistent-ils. Et de conclure en appelant tous les Vénézuéliens «à être conscients que ce qui est en jeu en ce moment, n'est pas seulement une énième étape électorale ou la baisse temporaire du niveau de vie d'un peuple, préviennent-ils, mais son existence même en tant que nation libre, fraternelle et démocratique».

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24 avril 2018, 09:24