Intervention des forces de police au Super U de Trèbes, le 23 mars 2018. Intervention des forces de police au Super U de Trèbes, le 23 mars 2018. 

La France endeuillée par un nouvel attentat

Trois personnes ont été tuées et 16 ont été blessées lors d'une série d'attaques dans le sud de la France.

Trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées vendredi dans le sud de la France, au cours d'une série d'attaques revendiquées par le groupe jihadiste État islamique (EI) et perpétrées par un assaillant abattu par les forces spéciales au terme d'une prise d'otages. L'assaut des forces d'élite a été lancé lorsqu'un officier de gendarmerie, qui s'était désigné pour prendre la place d'une femme comme otage dans un geste "héroïque", a été grièvement blessé par l'assaillant.

L'auteur des trois attaques perpétrées dans les villes de Carcassonne et Trèbes, identifié comme Redouane Lakdim, 26 ans, a agi seul et était connu pour des faits de petite délinquance, a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, arrivé sur les lieux des attentats, qui ont été revendiqués par l'EI.

D'après le parquet de Carcassonne, l'assaillant s'est réclamé de l'EI, qui a commandité de nombreux attentats en Europe depuis 2015. L'homme a mené ses attaques en trois temps, ont raconté à l'AFP plusieurs sources proches de l'enquête.

Il a d'abord volé une voiture à Carcassonne, tuant un passager et blessant gravement le conducteur. Puis un peu plus loin, il a tiré et blessé légèrement un policier qui rentrait d'un footing avec plusieurs collègues près d'une caserne. Quelques minutes plus tard, vers 11h15, il pénétrait dans un supermarché de Trèbes, à moins de 10 kilomètres de Carcassonne, où il a tué deux autres personnes, un employé et un client. Alors que les autres otages avaient réussi à prendre la fuite, il a ensuite retenu une femme. Un lieutenant-colonel de gendarmerie dépêché sur les lieux s'est alors proposé comme otage à la place de la femme.

Vers 14H30, ce dernier a été "gravement blessé" par balles par l'assaillant, ce qui a déclenché l'assaut de forces d'élite de la gendarmerie, a précisé M. Collomb, qui a salué "l'acte d'héroïsme" de cet officier.

Le président français Emmanuel Macron, de retour d'un sommet européen à Bruxelles, et le Premier ministre Edouard Philippe se trouvaient vendredi après-midi au ministère de l'Intérieur à Paris pour un "point de la situation" à la cellule interministérielle de crise.

Peu avant, le président Macron avait souligné que la France fait face "depuis plusieurs mois à une menace endogène".

Le pays reste traumatisé par une série d'attentats, parfois de masse, en 2015 et 2016, qui ont fait 241 morts et des centaines de blessés.

La dernière attaque meurtrière en France s'était produite le 1er octobre 2017 à Marseille (sud-est). Un Tunisien de 29 ans avait tué au couteau deux cousines, avant d'être abattu par la police. L'EI avait revendiqué ces assassinats, mais les enquêteurs français n'ont pas, pour l'heure, trouvé d'élément reliant l'assaillant à l'organisation jihadiste.

(AFP)

Communiqué de l'évêque de Carcassonne: 

Voici le communiqué publié à la suite des attentats de ce matin par Mgr Alain Planet, l'évêque de Carcassonne:

«Des évènements tragiques viennent d’endeuiller notre département.

La communauté catholique spontanément se tourne vers toutes les victimes et leurs familles. Elle leur dit sa profonde sympathie et les assure de sa prière.

Elle partage le sentiment de reconnaissance et d’admiration que tous nos concitoyens portent à l’égard des forces de l’ordre qui ont mis un terme à cette horrible situation et ce haut gradé de gendarmerie qui a donné un exemple parfait de dévouement.

L’heure n’est qu’à la prière et à la compassion. Puissent de tels évènements nous permettre de trouver le courage pour refonder une société où ils ne seraient plus possibles.

Dans toutes les messes de ce dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, nous prierons à cette intention et pour les victimes de cette attaque.»

 

 

 

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23 mars 2018, 17:59