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Le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, à Téhéran le 5 mars 2018. Le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, à Téhéran le 5 mars 2018. 

La France renoue avec Téhéran pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien

Les 4 et 5 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est en mission à Téhéran. Enjeu de la visite: tenter de sauvegarder l'accord sur le nucléaire iranien tout en demandant des gages à l'Iran sur son programme balistique et ses ambitions régionales.

Avec agences

Il s’agit de la première visite d’un haut responsable occidental depuis l'ultimatum posé en janvier par Donald Trump sur l'accord nucléaire.

La visite du ministre français entend ainsi rappeler «l'attachement» de la France à cet accord, qui «donne des garanties robustes contre le risque de détournement du programme nucléaire iranien à des fins militaires», a souligné la porte-parole du Quai d’Orsay à l’AFP.

L’attitude hégémonique de l’Iran

Jean-Yves Le Drian sera ainsi reçu par le président Rohani et par son homologue Mohammad Javad Zarif. Il doit aussi rencontrer le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, l'amiral Ali Shamkhani, proche du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Le ministre mettra sur la table des sujets sensibles pour ses interlocuteurs: l'arsenal balistique iranien et l'attitude de l'Iran au Moyen-Orient, jugée de plus en plus «hégémonique» par la France.

Soupçons et blocages

Faute d'engagements clairs, «l'Iran sera toujours et avec raison soupçonné de vouloir développer l'arme nucléaire», a déploré Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Affaires étrangères risque toutefois de se heurter à plusieurs blocages: «Nous ne négocierons avec personne sur nos armes», avait averti le président Rohani qui fait de cet accord nucléaire établi en 2015 un enjeu de sécurité nationale.

Un arsenal balistique sophistiqué

L'Iran a développé des missiles d'une portée de 2 000 kilomètres capables d'atteindre Israël et les bases américaines dans la région, affirmant qu'ils étaient purement défensifs et conventionnels. Téhéran dispose de l’arsenal balistique le plus important et diversifié du Moyen-Orient. Y voyant un élément essentiel de sa dissuasion, le gouvernement iranien souligne qu’aucun traité international ne l’oblige à le réduire.

Un allié pour la Ghouta orientale ?

Également à l’agenda de Jean-Yves Le Drian, le sauvetage de la population civile dans la Ghouta orientale, avec l'aide de l'Iran. Le 4 mars, le président français Emmanuel Macron avait appelé son homologue iranien Hassan Rohani pour jouer de son influence auprès du régime syrien. Le président français, Emmanuel Macron, devrait se rendre en Iran dans le courant de cette année 2018.

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05 mars 2018, 16:36