Sous la coupole de l'Académie française, Emmanuel Macron a présenté un plan pour la francophonie devant les Immortels et 300 jeunes, le 20 mars 2018. Sous la coupole de l'Académie française, Emmanuel Macron a présenté un plan pour la francophonie devant les Immortels et 300 jeunes, le 20 mars 2018. 

Heurs et malheurs de la francophonie

En cette journée internationale de la Francophonie du 20 mars, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a présenté sa stratégie pour promouvoir la langue française devant les Immortels sous la coupole de l’Académie française.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

«Le français est une langue-monde, une langue archipel. Nos professeurs de français sont des héros». Le décor est planté, l’ambition d’Emmanuel Macron claire: il espère rendre ses lettres de noblesse à la langue française, et ce d’abord sur les bancs de l’école.

La lecture, dictée, pièces de théâtres et langues anciennes, «matrices du français», seront ainsi revalorisées en cohérence avec la pensée de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, sur ce sujet.

Emmanuel Macron a également annoncé une hausse du nombre d’heures de français pour les réfugiés. Celles-ci passent de 250 à 600 heures.

Outre l’ouverture des bibliothèques le dimanche et le soir, un collège de francophonie, un laboratoire de la francophonie entre les murs du château de Villers-Cotterêts, volontariats internationaux pour le français (VIF) ou des fonds spéciaux en Afrique francophone seront également mis en place, a-t-il détaillé sous la coupole du temple de la langue française.

Genèse d’un concept

Le concept de francophonie s’inscrit lui dans un certain héritage historique. «Le français, langue vivante». C’est ainsi que s’intitulait le numéro de la revue d’idées Esprit, paru en novembre 1962, considéré comme l’acte de naissance intellectuel de la francophonie.

La même année, le mot de francophonie faisait son entrée dans les pages du Petit Larousse, et le président sénégalais Léopold Sédar Senghor écrivait son fameux article sur «le français, langue de culture».

C’est ainsi dans les années 1960 que le terme de francophonie est popularisé, malgré son invention bien antérieure, en 1880 par le géographe français, Onésime Reclus.

Depuis 1970 enfin, la francophonie s’appuie sur un appareil institutionnel de poids. Une agence de coopération culturelle et technique, devenue aujourd’hui l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est créé autour de 84 États et gouvernements membres ou observateurs.

La langue officielle de 32 États

Le dernier rapport en date de l’Observatoire de la langue française, publié en 2014, estime le nombre de francophones à 274 millions de locuteurs répartis sur les cinq continents. C’est la cinquième langue la plus parlée sur la planète. 32 États du monde ont quant à eux le français pour langue officielle.

Le français, instrument de la diplomatie vaticane

Dans les institutions internationales, le français est la seconde langue la plus utilisée.

Au Vatican, il tient une place particulière dans le paysage de la francophonie. Aux côtés du latin (langue juridique du Vatican), de l’italien (pour l'État de la Cité du Vatican), et de l’allemand (langue de la garde suisse pontificale) le français fait partie des langues officielles du Saint-Siège. C’est la langue privilégiée pour les activités diplomatiques du Vatican. Le Saint-Siège est par ailleurs enregistré comme État francophone auprès des organisations internationales.

Au Vatican, l’amorce d’un déclin 

Néanmoins, le français est en déclin dans le petit état de la Cité du Vatican. Son usage n’est plus si courant. Dans les statuts du Secrétariat pour l’économie et du Conseil pour l’économie, les deux langues officielles sont l’italien et l’anglais. Il en va de même à l’IOR, l’Institut pour les œuvres de religion, communément appelé la banque du Vatican. Et dans les couloirs des différents dicastères, c’est la langue de Pétrarque et de Boccace qui se dispute avec celle de Shakespeare… laissant peu de place à celle de Molière.

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20 mars 2018, 17:51