Parole du jour
Lecture du jour
Lecture de la lettre de saint Jacques
(Jc 4, 13-17)
Bien-aimés,
vous autres, maintenant, vous dites :
« Aujourd’hui ou demain
nous irons dans telle ou telle ville,
nous y passerons l’année,
nous ferons du commerce
et nous gagnerons de l’argent »,
alors que vous ne savez même pas
ce que sera votre vie demain !
Vous n’êtes qu’un peu de brume,
qui paraît un instant puis disparaît.
Vous devriez dire au contraire :
« Si le Seigneur le veut bien,
nous serons en vie et nous ferons ceci ou cela. »
Et voilà que vous mettez votre fierté dans vos vantardises.
Toute fierté de ce genre est mauvaise !
Être en mesure de faire le bien et ne pas le faire,
c’est un péché.
Évangile du jour
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
(Mc 9, 38-40)
En ce temps-là,
Jean, l’un des Douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit :
« Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous
est pour nous. »
Les paroles des Papes
Les paroles de Jésus révèlent [...] une tentation et offrent une exhortation. La tentation est celle de la fermeture. Les disciples voudraient empêcher une œuvre de bien uniquement parce que qui l’a accomplie n’appartenait pas à leur groupe. Ils pensaient avoir «l’exclusivité sur Jésus» et être les seuls autorisés à travailler pour le Royaume de Dieu. Mais ils finissent ainsi par se sentir des préférés et considèrent les autres comme des étrangers, au point de devenir hostiles à leur égard. Frères et sœurs, toute fermeture tient en effet à distance ceux qui ne pensent pas comme nous et cela — nous le savons — est la racine de nombreux maux de l’histoire: de l’absolutisme qui a souvent engendré des dictatures et de tant de violences à l’égard de qui est différent.
Mais il faut également veiller à la fermeture dans l’Eglise. Parce que le diable, qui est le diviseur — c’est ce que signifie le mot «diable», qui engendre la division — insinue toujours des soupçons pour diviser et exclure les gens. Il tente, avec ruse, et il peut arriver comme à ces disciples, qui en viennent à exclure même ceux qui avaient chassé le diable lui-même! Parfois, nous aussi, au lieu d’être des communautés humbles et ouvertes, nous pouvons donner l’impression de jouer aux «premiers de la classe» et de tenir les autres à distance; au lieu d’essayer de marcher avec tous, nous pouvons exhiber notre «permis de croyants»: «je suis croyant», «je suis catholique», «je suis catholique», «j’appartiens à cette association, à telle autre...»; et les autres, les pauvres, non. Cela est un péché. -Exhiber son «permis de croyant» pour juger et exclure. Demandons la grâce de surmonter la tentation de juger et de cataloguer, et que Dieu nous préserve de la mentalité du «nid», celle de nous garder jalousement à l’intérieur du petit groupe de qui se considère comme bon: le prêtre avec ses fidélissimes, les agents de la pastorale fermés entre eux pour que personne ne s’infiltre, les mouvements et les associations dans leur charisme particulier, et ainsi de suite. Fermés. Tout cela risque de faire des communautés chrétiennes des lieux de séparation et non de communion. L’Esprit Saint ne veut pas de fermetures; il veut de l’ouverture, des communautés accueillantes où il y ait de la place pour tous. Et dans l’Evangile, il y a l’exhortation de Jésus: au lieu de juger tout et tous, soyons attentifs à nous-mêmes! (Angélus, 26 septembre 2021)