Guerre Israël-Iran: «Prions pour la reprise des négociations»
Federico Piana - Cité du Vatican
«Aujourd'hui, je suis confronté à des victimes collatérales: des personnes déplacées, des personnes blessées et des personnes mortes. Dans les deux nations, il y a beaucoup de victimes civiles, qu’elles soient intentionnelles ou non». C'est d'une capitale iranienne visée par des bombardements intensifs et durement éprouvée que vient le témoignage du cardinal Dominique Joseph Mathieu, archevêque de Téhéran-Ispahan des Latins.
Une apparente normalité
Le cardinal raconte avec une émotion aux médias du Vatican que, dans le 11e arrondissement de la ville où il se trouve, une apparente normalité semble s'être installée mercredi 18 juin, sixième jour consécutif de guerre. «La connexion Internet a été rétablie récemment, le soleil brille, les oiseaux chantent et les températures sont agréables», rapporte-t-il. Mais «ce n'est qu'une apparence», poursuit-il. Car dans la nuit, «la défense aérienne est plus active que jamais». Et, finalement, ajoute-il «tout cela est rassurant car ici il n'y a pas d'abris où l'on peut se réfugier ni de sirènes qui avertissent à l'avance du danger des missiles».
Conflit sans frontières
Le cardinal Mathieu explique également qu'il s'agit d'une guerre sans armée opposée. «Il n'y a pas de frontière commune où ils peuvent entrer en contact, donc tout se passe dans l'espace aérien où se battent les missiles et les drones, c'est-à-dire un conflit asymétrique où l'espace aérien des autres nations est systématiquement violé». Il ajoute ensuite en détail des précisions inédites sur la situation de la communauté locale, qui serait «restée en partie dans les zones touchées alors que beaucoup d'autres personnes se sont déplacées vers des zones plus sûres du pays». Par ailleurs indique l’archevêque, «pour l'instant, certaines ambassades attendent la fin de cette semaine avant d'envisager une évacuation définitive».
Le sang versé inutilement
L'archevêque de Téhéran souligne aussi le caractère «inutile» de la guerre en cours: «Ce n'est pas la solution», dit-il avec conviction, «il serait peut-être préférable que les parties retournent à la table des négociations, c'est pourquoi nous sommes engagés dans une prière intense. Ces jours-ci, je peux constater que de nombreuses personnes ont exprimé leur proximité. Je vous remercie tous du fond du cœur. Nous prions pour vous, prions pour nous, unis dans le Christ qui a sauvé le monde en versant son sang. Je voudrais rappeler la lettre aux Éphésiens dans laquelle il est dit que Jésus «a fait des deux un seul peuple», en brisant le mur de séparation qui les séparait, c'est-à-dire l'hostilité entre nous», conclut-il.
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