100 ans de la béatification de Bernadette: «Profitons ensemble des grâces»
Augustine Asta – Cité du Vatican
Par 18 fois, elle a vu la Sainte Vierge entre le 11 février et le 16 juillet 1858. Sainte Bernadette Soubirous, dont le centenaire de la béatification sera célébré le 14 juin prochain, est une figure chrétienne catholique très importante. «Ce n'est pas banal que de pouvoir venir à 18 reprises dans un lieu qui n’était pas spécialement fréquenté, bien au contraire, un lieu plutôt déconsidéré, sale…un endroit où apparemment des mauvaises fréquentations mêmes avaient lieu. Et bien Bernadette s'y est rendue avec une sœur à elle et une amie, et elle a vu à 18 reprises cette figure, cette personne qui un jour, un 25 mars de surcroît fête de l'Annonciation, lui a révélé qu'elle était l'Immaculée conception, alors même que le dogme de l'Immaculée Conception venait d'être proclamé», témoigne le père Michel Daubanes, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes.
Ces 12, 13 et 14 juin, un Triduum de la béatification de Bernadette à Lourdes est organisé pour l’honorer dans le sanctuaire. Un programme spécial a été conçu pour les pèlerins: des célébrations eucharistiques, des processions avec les reliques de sainte Bernadette, des prières de chapelets et un certain nombre de catéchèses également produites chaque jour. En vue de célébrer la sainte bigourdane, les pèlerins qui vont se rendre dans le sanctuaire pourront également visionner une exposition sur la vie et le parcours de sainteté de Bernadette à Lourdes et à Nevers. En 1866, explique le père Michel Daubanes, Bernadette Soubirous, «est entrée chez les Sœurs de la Charité et de l'instruction chrétienne de Nevers», et de ce fait, ajoute-t-il «son parcours de sainteté est surtout vécu dans cette vocation religieuse qu'elle a embrassée» chez les sœurs de la charité de Nevers.
Étant l'heureuse bénéficiaire des apparitions de la Vierge Marie, l'Immaculée Conception, les pèlerins qui se rendent à Lourdes et les Lourdais en général, mais aussi les personnes qui habitent dans la région, ont toujours eu «un culte, tout à fait particulier vis-à-vis de cette jeune fille de quatorze ans qui a bénéficié de ses apparitions», note le recteur du sanctuaire.
En effet c’était la sainte des petits. Celle qui a vécu «une vie normale, banale», une vie avec laquelle tout le monde peut s’identifier, se retrouver avec «ses pauvretés et ses faiblesses». Ce centenaire de la béatification de Bernadette Soubirous permettra donc aux fidèles «des plus petits aux plus grands, de toutes les conditions sociales, de toutes les nationalités, de toutes les langues, toutes les sensibilités», précise le père Michel Daubanes «de pouvoir bénéficier et être touchés par la bonne nouvelle de l'Évangile». Car poursuit-il, sainte Bernadette est une figure qui «nous rassemble et nous réunit». Et d’ajouter: «Profitons ensemble des grâces de ce centenaire!».
Une dévotion particulière à Sainte Bernadette
À Lourdes, Sainte Bernadette a été la messagère de la Vierge. Entrée au couvent à Nevers, elle a pris une posture d’humilité et de don de soi. Elle a vécu une vie donnée, une vie de sainteté, dans les gestes du quotidien. Ce qui explique cette forme de piété populaire autour de Sainte Bernadette. «Il y a beaucoup de personnes dans la région qui ont été prénommés Bernadette. C'est un prénom qui n'a jamais disparu, parce que justement on se réfère à cette sainte», déclare le recteur. Cette piété populaire est aussi palpable hors de son parcours de sainteté. «J'ai pu constater à l'occasion de mes voyages, y compris à l'étranger, qu'elle reste extrêmement populaire: avec des paroisses ''Sainte Bernadette'' et avec des sanctuaires où elle est évoquée», fait savoir le père Daubanes.
Bernadette Soubirous, une histoire de sainteté
Bernadette Soubirous est née à Lourdes, alors petite ville des Pyrénées, le 7 janvier 1844 dans une famille de meuniers. Le 11 février 1858, âgée de 14 ans, elle part du "Cachot" avec sa sœur et une amie pour aller chercher du bois mort au bord du Gave, à Massabielle. Dans le creux du rocher, Bernadette aperçoit une «dame en blanc»: «Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours». La Vierge Marie vient ainsi à sa rencontre 18 fois entre février et juillet. Au milieu de la quinzaine, le 24 et le 25 février, Bernadette reçoit un message «Priez pour les pécheurs», et la Dame lui demande «d’aller boire à la fontaine et de s’y laver». Après avoir gratté la terre boueuse au fond de la Grotte, Bernadette découvre une source. À travers ces rencontres surprenantes, Bernadette Soubirous comprend, grâce à Marie, que Dieu s’intéresse à elle, qu’il se fait proche des plus pauvres. Pendant toute cette période, Bernadette ne se laisse pas intimider, elle reste simple et libre.
Joie et disponibilité
À l’âge de 22 ans, Bernadette entre chez les sœurs de la charité à Nevers, et au cours de ces treize années elle sera successivement aide-infirmière, responsable de l’infirmerie, sacristine et le plus souvent malade elle-même. Bernadette a un caractère joyeux, elle est disponible à ce qu’on lui demande. «Je ne vivrai pas un instant que je ne le passe en aimant», écrit la sainte bigourdane. Elle fait de longs séjours à l’infirmerie car elle est atteinte d’une tumeur à un genou et d’une tuberculose pulmonaire qui la font beaucoup souffrir. Elle meurt le 16 avril 1879, à 35 ans. Elle est inhumée dans la chapelle Saint-Joseph au milieu du jardin. Bernadette Soubirous a été béatifiée le 14 juin 1925, puis canonisée, déclarée sainte, le 8 décembre 1933 en la fête de l'Immaculée Conception par le Pape Pie XI.
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