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Mgr Edmond Djitangar, archevêque de Ndjamena au Tchad. Mgr Edmond Djitangar, archevêque de Ndjamena au Tchad.  

Mgr Djitangar: «Nous attendons l’issue du conclave avec sérénité»

«L’élection d’un nouveau Pape ne marque pas la fin d’un régime et le début d’un autre, mais la continuité du même message que le Christ a laissé aux douze premiers». Mgr Djitangar le rappelle dans une interview accordée à Radio Vatican, au deuxième jour du conclave. Par ailleurs, l’évêque espère que le prochain Souverain pontife poursuive le combat sociétal mené par son prédécesseur, pour préserver la dimension prophétique de l’Eglise.

Fabrice Bagendekere - Cité du Vatican 

Toutes les caméras sont braquées sur la cheminée qui est placée au-dessus de la chapelle Sixtine, mais c’est surtout le nom que va proclamer le cardinal protodiacre qui est attendu avec impatience. Les médias ont nourri les esprits de plusieurs pronostics. Un tel pour les uns, un tel autre pour les autres. Et chaque jour qui passait en donnait un nouveau favori. A-t-on vraiment besoin que ce fût celui-ci ou celui-là? La meilleure disposition, répond Mgr Edmond Djitangar, archevêque de Ndjamena au Tchad, est d’attendre avec sérénité l’issue du conclave. «Nous sommes disposés à accueillir sans réserve le nouveau pasteur suprême qu'il fera au Seigneur de donner à son Église», affirme l’évêque.

L’Esprit-Saint est à l’œuvre dans l’Église

C’est au Saint-Esprit de communiquer aux cardinaux électeurs celui que la divine Providence aura voulu qu’il guidât l’Église en ce moment précis de son histoire. Ce qu’il faut donc, dit Mgr Djitangar, c’est «invoquer l'Esprit Saint pour qu'il éclaire les cardinaux électeurs afin que ce soit vraiment une décision du Seigneur et qu’ensuite tous soient disponibles à collaborer avec celui que le Seigneur leur donnera comme pasteur». L’évêque rappelle à la conscience des fidèles la présence de l’Esprit Saint et son œuvre dans l’Eglise. Il évoque ici la traditionnelle phrase «L'Esprit Saint et nous-même avons décidé», formule chère à l’Eglise dès ses premières années. «Nous devons prier pour qu’elle soit toujours une réalité», insiste l'archevêque.


Une seule et même Église

Le rôle principal du Successeur de Pierre de est «confirmer l’Église dans la foi et maintenir l’unité du  troupeau que le Seigneur lui aura confié». Telle est l’attente de l’Église, affirme Mgr Djitangar, rappelant les défis d’une véritable communion, notamment l’acceptation de l’autre, avec ses «richesses spirituelles et culturelles». Selon l’évêque, l’Église doit encore travailler à la conversion du «regard des uns sur les autres». Il cite entre-autres le rapport nord-sud, qui selon lui, est encore entaché des préjugés tributaires du passé colonial. Ce n’est qu’en dépassant ces idées toutes faites, déclare-t-il, que «nous serons véritablement une seule et même Église …. sur un chemin synodal qui nous permet vraiment et véritablement de marcher la main dans la main».

Attention aux brebis perdues

L’élection d’un nouveau Pape ne marque pas «la fin d’un régime et le début d’un autre», mais la continuité du même message que le Christ a demandé aux douze premiers d’«aller par le monde entier» proclamer: «la Bonne Nouvelle».  C’est dans l’esprit de cette continuité qu’il faut vivre ce moment de succession, dit Mgr Djitangar, en souhaitant que le nouveau Pontife soit «accueilli par l’Eglise universelle comme Successeur de Pierre» et non «le Pape d’une certaine région». Il en va du témoignage de communion, de l’unité et d’universalité de l’Église, rappelle-t-il. Il souhaite, par ailleurs, que le nouveau Pape, comme son prédécesseur, soit attentif à «ceux qui sont éloignés et dont on entend moins la voix», mais aussi aux «brebis égarées».


Les reformes entreprises par François doivent être poursuivies

Pendant les douze ans du pontificat de François, l’Église a affronté avec courage de grandes questions de société auxquelles, selon Mgr Djitangar, des réponses complètes doivent être trouvées pour préserver la dimension prophétique de l’Église. Il évoque notamment les rapports asymétriques entre les peuples et les déséquilibres économiques, le phénomène migratoire, le défi de la paix et de la fraternité universelle et l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles. «Ces débats restent les mêmes aujourd’hui», affirme l’évêque. Pour ce, il souhaite que les gestes et réformes entreprises par François soient poursuivies par celui vient après lui. 

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08 mai 2025, 17:27