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Synode sur la synodalité dans la salle Paul VI en octobre 2024. Synode sur la synodalité dans la salle Paul VI en octobre 2024.   (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

La synodalité: l’héritage du Pape François à l’Église en Afrique

Au cours de son pontificat, le Pape François aura convoqué six assemblées synodales, dont deux dédiées à la synodalité. Pour sœur Anne Béatrice Faye, religieuse sénégalaise: «par le synode sur la synodalité, le pape défunt a laissé à l’Afrique un héritage profondément évangélique». Cet héritage, l’Église en Afrique peut «l'interpréter comme une interpellation prophétique».

Françoise Niamien - Cité du Vatican

Tenue en deux sessions au Vatican, la première, du 4 au 29 octobre 2023, et la seconde du 2 au 27 octobre 2024, la XVIe Assemblée générale ordinaire du synode des évêques sur la synodalité, convoquée par le Pape défunt avait pour thème: «Communion, participation, mission». Sœur Anne Béatrice Faye de la congrégation de l'Immaculée Conception de Castres, au Sénégal faisait partie des participants de ce processus synodal. Revenant sur cette grande rencontre d’Église, la religieuse a rendu hommage au Pape François qui «par ce synode a laissé un héritage à l’Église».

La synodalité en héritage

«Le Pape François a fait du synode non pas un simple événement ponctuel, mais un véritable cheminement ecclésial, un style de vie pour l'Église du XXIe siècle», a d’emblée fait remarquer sœur Faye, en soulignant qu’à travers les différents synodes qu’il a convoqué, depuis celui sur la famille, à celui sur des jeunes, en passant par celui sur l’Amazonie et enfin celui sur la synodalité elle-même, «le Pape nous a appris que l’écoute, le discernement communautaire, et la participation de tous les baptisés sont les piliers d’une Église vivante». Ce long processus synodal, a été selon la religieuse un exercice de communion, «qui nous appelle à sortir d’une Église de cléricalisme pour entrer dans une Église du dialogue, du partage, et de la mission partagée». Autrement dit, à travers le Synode sur la synodalité, le Pape défunt a réaffirmé que l’Église est un «peuple en marche», convoqué autour du Christ vivant et non autour d’une idéologie. Cette vision, selon sœur Faye a permis «d’ouvrir de nouveaux sillons de dialogue entre l’Église toute entière et les Églises locales, valorisant ainsi la voix des laïcs, notamment les femmes et les jeunes, souvent marginalisés dans les processus décisionnels».

En outre, «ce processus synodal a été pour le Saint-Père une aubaine d’insistance sur l’écoute des appels des pauvres, les attentes des périphéries». Cette Église «en sortie», chère au Saint-Père, a trouvé dans le synode, non pas une destination, mais un itinéraire, a-t-elle ajouté. De l’avis de sœur Faye, «l’écoute mutuelle, le discernement communautaire, le respect de la diversité et la coresponsabilité sont devenus les piliers d’un nouveau souffle ecclésial. L’Église est vivante, incarnée et pleinement participative».

«Un héritage profondément évangélique»

Du synode sur la synodalité, la religieuse y voit l’héritage spirituel que le Pape défunt lègue à l’Église. «Le Souverain pontife nous laisse un héritage profondément évangélique, enraciné dans la fraternité, la pauvreté, la simplicité et le service», fait-t-elle observer tout en soulignant que l’Afrique doit percevoir cet héritage comme une interpellation prophétique. «Le Pape n’a de cesse d’appeler les Églises africaines à devenir elles-mêmes des protagonistes, non pas dans l’imitation de modèles étrangers, mais dans la valorisation de leurs propres génies spirituel et communautaire». Et sœur Faye de soutenir que «le Pape François a semé dans le continent une vision de l’Église proche du peuple, ancrée dans la réalité, attentive aux blessures sociales, ethniques et économiques, tout en refusant toute forme de cléricalisme ou d’élitisme ecclésial».

De son point de vue, «les visites du Pape en République Centrafricaine, en République démocratique du Congo ou au Soudan du Sud ont incarné un message de paix, de réconciliation et de justice sociale, en rappelant que la mission de l’Église est aussi politique, au sens noble du terme: œuvrer pour le bien commun, à la lumière de l’Évangile». «Pour l’Afrique, le Pape François laisse un héritage prophétique», aussi «il a porté haut la voix des peuples marginalisés, dénonçant les injustices économiques et sociales. Il n’a pas manqué d’insister sur la nécessité d’une écologie intégrale». Et la religieuse initiatrice de l’école de la synodalité, à Dakar au Sénégal, de préciser que cet héritage de François à l’Église en Afrique se résume en trois appels: d’abord à un approfondissent de la synodalisé comme manière d’être de l’Église, ensuite l’incarnation d’une foi proche des pauvres et des jeunes, et enfin devenir un levain d’espérance au cœur d’un monde souvent blessé.

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02 mai 2025, 16:51