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Les participants au colloque international sur l'engagement des laïcs en Afrique, qui se tient du 1er au 4 mai 2025 à Cotonou, au Bénin. Les participants au colloque international sur l'engagement des laïcs en Afrique, qui se tient du 1er au 4 mai 2025 à Cotonou, au Bénin. 

Bénin: un colloque pour repenser l’engagement des laïcs en Afrique

Du 1er au 4 mai, une cinquantaine de professionnels de divers secteurs de la vie sociale, provenant de cinq pays africains, sont réunis à l’Institut Pontifical Jean-Paul II de Cotonou pour un colloque international portant sur le thème: «Les professionnels catholiques et l’engagement pour le leadership chrétien, la paix, la bonne gouvernance et la protection de la vie». L’initiative émane de Pax Romana, un mouvement catholique international de laïcs.

Vatican News avec Juste Hlannon – Cotonou

Ces assises de Cotonou ouvertes en ces premiers jours de mai mobilisent des cadres catholiques arrivés de plusieurs pays africains: le Togo, la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, le Kenya et le Bénin. De même, d’autres membres du mouvement organisateur, Pax Romana, ressortissants du Mali, du Ghana et d’autres continents participent en ligne à ces travaux officiellement lancés vendredi 2 mai par le père Nathanaël Soédé, aumônier national des cadres et personnalités politiques du Bénin.

«Nous sommes là pour approfondir notre foi, connaître davantage notre Église et faire face, avec elle, aux défis qui sont les nôtres mais aussi ceux de la société tout entière aujourd’hui». Tel est, selon Dr Jules Zannou, président continental de Pax Romana, l’objectif de ce colloque international. Au nombre des défis du monde contemporain ciblés par le comité d’organisation qu’il dirige, figurent notamment la paix, la bonne gouvernance et la protection de la vie.

«Le politique, c’est celui qui assure la justice sociale»

C’est au père Théophile Akoha, vicaire général de Cotonou et théologien, qu’il est revenu d’ouvrir le panel introductif avec une communication sur le thème: «Éthique en politique». Il a démontré en quoi la prise en compte de la dimension éthique de la politique permet d’œuvrer à la paix. «Selon le pape Jean XXIII, la politique est l’art pour aider à la paix, la paix dans les nations, la paix dans les familles, la paix dans les cœurs», a martelé le père Akoha.

À partir de cette base magistérielle, le prêtre béninois a rappelé les fonctions du politique idéal. D’une part, a-t-il préconisé, «le politique, c’est celui qui assure la justice sociale et l’équité tout en pensant à toutes les discriminations, voire disparités sociales». D’autre part, a-t-il ajouté, «le politique est celui qui protège, conduit le peuple vers le développement intégral en restant attentif aux trois dimensions de l’être: le corps, l’esprit et l’âme». Cependant, a précisé le père Akoha, «le développement doit également être solidaire, en pensant à tout le monde; un développement durable qui assume les biens d’aujourd’hui dans la pensée des biens à venir».


«La paix se pense et se dessine avec méthode»

L’autre communication ayant meublé cette première journée de travaux du colloque est celle du Dr Léopold Djogbédé, responsable national de Sant’Egidio Bénin, laquelle a porté sur le thème: «Le chrétien et l’art de la paix». Pour ce spécialiste en sciences de l’éducation, en effet, «la paix est un art dans la mesure où elle se pense, se dessine, se construit avec méthode, avec créativité». Mais comment les chrétiens peuvent-il s’y investir surtout en une Afrique où les élections sont souvent crisogènes?

«Ils doivent être pro-actifs, au-devant de la scène mais aussi dans les coulisses pour désarmer les cœurs à travers la rencontre», a recommandé Dr Djogbédé. Car, selon lui, «en tout temps, et particulièrement pendant les périodes électorales, les chrétiens doivent quotidiennement semer des graines de paix et de vivre-ensemble». Les 3 et 4 mai, les travaux de ce colloque international mobilisant journalistes, universitaires et diplomates, se poursuivent à travers des communications sur des sujets en lien avec «la gouvernance par l’intégrité, la protection de la vie, la responsabilité des chrétiens face à l’avortement, les personnes du troisième âge, etc.».

Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou, estime que «cette activité de Pax Romana est pertinente en ce sens que nous vivons dans un monde en proie aux guerres; dans un Bénin où, au nord, le terrorisme sévit, avec plusieurs pertes en vies humaines». Aussi, le président de la Conférence épiscopale du Bénin estime que «si ces assises peuvent déboucher sur quelque changement dans les rapports interpersonnels dans nos communautés, dans nos pays, ce serait un acquis».

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03 mai 2025, 12:29