Bénin: 10 ans après son décès, le souvenir de Jean Pliya encore vif dans les esprits
Juste Hlannon – Cotonou
Cela fait dix ans déjà que Jean Pliya, un universitaire et fervent acteur du Renouveau charismatique catholique (Rcc) au Bénin s’éteignait. C’était un 14 mai 2015, la nuit de l’Ascension, en Côte d’Ivoire où il était invité pour une campagne d’évangélisation. Il avait alors 84 ans. Les Noyaux diocésains du Renouveau charismatique catholique à Cotonou tout comme dans d’autres diocèses du pays dont Parakou et Natitingou, au nord du pays, ont voulu marquer l’évènement.
Les membres du Renouveau ont expliqué que cette commémoration était nécessaire. «Nous avons jugé nécessaire de commémorer ces 10 ans de la naissance au Ciel de Jean Pliya parce que cet homme, par sa vie et ses enseignements, nous a impactés positivement. La preuve, même dix ans après son décès, son souvenir reste vif dans l’esprit de tous les membres du Renouveau qu’il fondait au Bénin le 16 janvier 1977», a expliqué le professeur Charles Babadjidé, berger diocésain de Cotonou.
Homme de culture et de science, mais aussi homme de foi
Au cours de son homélie de la messe de clôture de cette commémoration faite de neuvaines et triduum, Mgr Roger Houngbédji a montré en quoi l’«amour s’est rendu visible dans la vie du bien-aimé frère Jean Pliya de vénérée mémoire» et comment sa vie fut une illustration de la possibilité d’être un intellectuel accompli tout en restant fermement chrétien catholique. «Homme de culture et de science: historien, dramaturge, écrivain à succès, citoyen engagé, tout cela il l’a été. Et pourtant, c’est comme homme de foi, rempli de l’amour de Dieu, et comme soldat du Christ tombé sur le champ de bataille que nous rappelons sa mémoire aujourd’hui», s’est émerveillé le président de la Conférence épiscopale du Bénin.
Le prélat a, par la suite, exhorté les nombreux fidèles qu’a drainé cette messe à aller à l’école de ce laïc exemplaire. «Je souhaite que tous ceux qui se réclament du glorieux héritage du frère Jean Pliya imitent vraiment l’humilité et l’obéissance qui ont caractérisé cet homme», a lancé Mgr Houngbédji. Et de renchérir: «Oubliant sa grandeur et son rang scientifique, il se voyait comme un frère parmi ses frères, un serviteur parmi les serviteurs, et ceci, dans une entière docilité à l’Esprit et à l’Église».
«Le Renouveau charismatique doit être l’Église en mouvement»
L’autre appel lancé par l’archevêque de Cotonou aux membres du Renouveau charismatique est la nécessité qu’ils deviennent de concrets reflets des valeurs évangéliques et ecclésiales dans la cité. «Je voudrais vous dire que le Renouveau charismatique doit être aujourd’hui plus que jamais, ‘‘non pas un mouvement dans l’Église, mais l’Église en mouvement’’», a-t-il souligné. Mais comment s’y prendre?
«Notre ambition, inciter des chrétiens renouvelés à s’engager dans la sphère politique et répondre, dans ce champ, de leur vie chrétienne, y être des témoins de l’Évangile», a détaillé le professeur Babadjidé. Cela, parce que «Jean Pliya a été aussi un homme politique exemplaire». De 1960 à 1963, en effet, cet écrivain était le directeur de cabinet du Ministère béninois de l’éducation nationale. En 1963, il devenait ministre de l’information et du tourisme avant d’être élu, en 1964, député à l’Assemblée nationale.
Les participants à cette commémoration en sont repartis plus que jamais motivés à perpétuer l’héritage de cette éminente figure du laïcat au Bénin. «Il faut perpétuer ses œuvres. Ce qu’il a commencé, il faut que nous puissions poursuivre ça», a assuré le professeur Charles Babadjidé.
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