Mgr Houngbédji: «la vraie théologie se fait en communion avec l’Église»
Juste Hlannon – Cotonou
C’est le 2 février 2018 que Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou, inaugurait les premiers locaux de l’École d’initiation théologique et pastorale de Cotonou. Cette dernière avait été fondée en réponse à l’appel du pape Benoît XVI, qui invitait les évêques africains à «soutenir une pastorale de l’intelligence et de la raison qui crée une habitude de dialogue rationnel et d’analyse critique dans la société et dans l’Église» (Africae munus, no137). Dès sa création, cette structure de formation s’assignait alors pour mission de «former des chrétiens qui fassent de la théologie à partir des défis de la foi».
Une théologie ancrée dans la vie de foi
Dans cette école, détaille son directeur, le père Rodrigue Gbédjinou, «la théologie est enseignée avec ses implications dans la vie de foi; on ne fait pas de l’incubation théologique. La théologie est ancrée dans la vie de foi». «Depuis sa création –s’émerveille Mgr Houngbédji – l’École n’a cessé de contribuer de façon remarquable à la formation théologique et pastorale d’un nombre toujours croissant de disciples, étendant ainsi à un plus grand nombre la connaissance plus approfondie des mystères de notre foi». De même, le président de la Conférence épiscopale du Bénin fait remarquer que «la plupart des disciples sont très heureux de participer, sur la base de la formation reçue, à la mission d’évangélisation de l’Église diocésaine et universelle». En sept ans d’activités, cette école a ainsi formé près de 1 000 apprenants aux profils divers: fidèles laïcs, religieux et religieuses issus des paroisses et congrégations présentes à Cotonou.
«La vraie théologie se fait à genoux»
Dans son homélie, Mgr Houngbédji a rappelé son attente vis-à-vis de cette école: «ce que je veux pour cette école, ce que j’attends de vous les disciples, ce n’est pas d’abord la connaissance livresque, mais plutôt la connaissance personnelle de Jésus-Christ». L’archevêque de Cotonou a, par ailleurs, prévenu les 31 nouveaux «disciples d’Emmaüs» – titre conféré à ceux qui achèvent dûment les deux années de formation de l’école – quant au risque d’une absolutisation de la formation reçue.
«Faites attention à la tentation de croire que la raison précède et dépasse la grâce, que l’intelligence remplace l’Esprit, que la culture et l’érudition l’emportent sur la docilité à l’Esprit et à son Église», avertit l’archevêque de Cotonou. Et d’ajouter: «soyez d’excellents théologiens qui sachent rester dociles à l’Esprit Saint, car la vraie théologie se fait à genoux, devant Dieu et en communion avec l’Église». À partir des textes liturgiques du dimanche 2 février, Mgr Houngbédji a invité les participants à trois attitudes: «la purification totale de notre vie, une entière docilité à l’Esprit Saint et une vie de prière intense».
Se mettre à présent au service de l'Église
Interrogé par rapport à leur expérience de formation au sein de cette école, les récipiendaires ont exprimé un unanime satisfécit. «Cette formation m’a apporté tellement de choses que je ne saurais décrire. C’est une expérience qui ne se raconte pas mais qui se vit», s’est exclamée Christiane Tokpassi, l’une des 31 récipiendaires de cette 6e promotion.
Pour sa part, Hervé Affognon, un autre récipiendaire, a affirmé s’être inscrit à l’Eitp dans l’objectif de «mieux découvrir le Christ, la Parole de Dieu et le magistère». Ce jeune béninois a témoigné avoir été beaucoup plus marqué, durant ces deux ans de formation, par «le cours de Christologie». À présent mieux outillé par rapport à cette attente, Affognon compte vulgariser ces acquis à travers le service diocésain de formation et d’animation du Renouveau charismatique catholique du Bénin, dont il est un membre.
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