Au Burkina Faso, les médias catholiques véhiculent la paix et l’espérance
Françoise Niamien – Cité du Vatican
Ils étaient environ neuf mille professionnels de la communication, en provenance de divers horizons, à prendre part au Jubilé du monde de la communication, le premier jubilé thématique de l’Année Sainte, du 24 au 25 janvier. Pendant trois jours, ces acteurs du monde de la communication ont réfléchi et échangé sur leur mission d’être des instruments d'espérance, de vérité et d’amour dans un monde de plus en plus troublé. Un événement jubilaire, qualifié de belle occasion de rencontres, d’échanges et d’écoute par Mgr Lucas Kalfa Sanou, évêque de Banfora au Sud-ouest du Burkina Faso. Faisant allusion à l’appel du Saint-Père à «désarmer la communication», une invitation contenue dans son message de la 59e Journée mondiale des moyens de communication sociale rendu public le 24 janvier 2025, Mgr Sanou a souligné l’importance de cet appel pour le monde entier, et particulièrement pour le Burkina Faso. Depuis une dizaine d’années, ce pays du Sahel est en proie au terrorisme. Une situation qui met en mal la cohésion sociale dans le pays. Plus de deux millions de personnes ont été obligées de se déplacer à l’intérieur du pays, en raison des violences qui ont fait au moins 20 000 morts. «Nous devons tous véritablement lutter contre cette violence à travers la communication qui, malheureusement, se développe de plus en plus dans notre monde stigmatisant certains peuples», regrette-t-il.
Pour un plus grand engagement des médias catholiques
Présentant la situation qui prévaut dans son pays, l’évêque burkinabé a déploré le fait que «les réseaux sociaux soient souvent envahis par des messages audio et vidéos qui prônent la violence en donnant lieu à des discours contraires à la charité chrétienne». «Nombreuses sont les fausses nouvelles qui suscitent la violence et la haine dans les cœurs», a-t-il insisté. Cependant, «l’État burkinabè travaille à éradiquer ce mal», à fait savoir le prélat. En outre, l’Église n’est pas en marge de cette lutte pour le «désarmement de la communication». Par le biais de ses médias, l’Église au Burkina Faso entend s’engager à travailler davantage à une communication «tissée de douceur, de proximité qui soit capable de donner des raisons d’espérer, comme le souhaite le Pape François», a-t-il affirmé.
Le pays compte, en effet, 18 radios diocésaines et une télévision nationale. «Ces médias, au-delà de leur mission d’évangélisation, contribuent à l’édification d’un pays de paix, de vivre-ensemble, de cohésion sociale et de dialogue, mais aussi de dialogue interreligieux», a confié Mgr Sanou qui, toutefois, reconnaît qu’il y a encore du travail à accomplir pour parvenir au «désarmement de la communication» dans son pays. «En plus de nos médias, nous utiliserons certainement les réseaux sociaux pour amplifier notre lutte contre toutes ces fausses nouvelles qui mettent à mal la sécurité et la paix au Burkina Faso», a révélé l’évêque. Il estime que «c’est une autre occasion de demander aux différentes communautés religieuses d’éviter tout amalgame entre l’Islam et le terrorisme». «Nombreux sont nos compatriotes qui en ont été victimes et qui s’en sont rendus compte bien trop tard. Ces fausses nouvelles ne doivent pas nous amener à nous entretuer au nom de Dieu», a laissé entendre l'ordinaire de Banfora.
S’armer d’espérance et de paix
Au regard de cette situation de violence et d’insécurité que vit le pays, l’Église au Burkina Faso reste engagée à travailler davantage «au désarment des cœurs qui passe par le désarmement de la communication». «Nous devons parvenir à nous armer de paix, d’amour d’unité, de vivre-ensemble, de dialogue interreligieux dans l’harmonie», espère le président de la Commission chargée des moyens de communication sociale de la Conférence épiscopale Burkina-Niger. Le prélat y croit fortement car, selon lui, «les Burkinabè, dans leur ensemble, ont abordé l'année 2025 dans une perspective de paix au regard des efforts accomplis par les autorités du pays surtout qu’en cette Année Sainte nous célébrons le jubilé des 125 ans d'évangélisation du pays».
«Nous gardons notre espérance dans le Seigneur. Nous espérons recevoir cette paix qui vient de Lui pour notre pays et pour son développement», a insisté Mgr Sanou.
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