Jésus et la guérison de l'aveugle-né - Évangile du quatrième dimanche de Carême A Jésus et la guérison de l'aveugle-né - Évangile du quatrième dimanche de Carême A 

Méditation du 4e dimanche de Carême «les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur»

Le père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du quatrième dimanche de Carême.

1 S 16, 1b.6-7.10-13a; Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6; Ep 5, 8-14; Jn 9, 1-41

Seigneur, donne-nous de voir nos frères et sœurs comme tu regardes chacun d’entre nous ! Telle est la prière que nous pourrions adresser ce dimanche après avoir entendu les textes de la liturgie.
Dans la première lecture, le prophète Samuel se rend près d’un homme Jessé – pour découvrir lequel de ses enfants est appelé à devenir roi. Jessé lui présente ses aînés, pensant que l’un ou l’autre pourrait être un bon candidat, mais Samuel ne reconnaît l’élu en aucun d’entre eux. Samuel insiste pour que lui soient présentés tous les fils de Jessé, et alors seulement Jessé convoque son dernier garçon, le jeune David, qui est en train de garder un troupeau. Immédiatement Samuel reconnaît en ce jeune berger celui qui doit régner. Samuel comprend alors que «les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur». Et Samuel donne l’onction royale à David.

Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus guérit, un jour de sabbat, un aveugle de naissance. Les pharisiens le considéraient comme un homme plongé depuis toujours dans le péché, et les disciples de Jésus, de leur côté, étaient préoccupés de savoir si cet homme était né aveugle du fait de son propre péché ou du fait du péché de ses parents. Jésus, quant à lui, n’entre pas dans ce genre de discussion. Lumière du monde, Jésus reconnaît en cet aveugle un homme en attente de guérison ; il lui ouvre les yeux sans même attendre la fin du sabbat ; il lui donne accès à la lumière. Un extraordinaire dialogue clôt ce récit de guérison : «[Jésus] dit [à l’homme guéri de son infirmité de naissance] : ‘Crois-tu au Fils de l’homme ?’. Il répondit : ‘Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ?’ Jésus lui dit :‘Tu le vois, et c’est lui qui te parle’. Il dit ‘Je crois, Seigneur !’».

Nous qui entendons proclamer cet Evangile, nous sommes appelés à notre tour à croire que ce Jésus (que nous ne voyons pas) est le Fils de l’homme.
Oui, nous sommes incités à voir nos frères et sœurs non pas selon les critères du monde (comme Jessé qui souhaitait assurer un bel avenir à ses premiers-nés), et non pas selon des critères moraux qui mettent autrui à distance (comme les disciples qui s’interrogent sur le péché qui aurait plongé un nouveau-né dans la cécité, ou comme les pharisiens qui ne peuvent tolérer une guérison un jour de sabbat). Nous sommes invités à laisser la lumière qui vient de Dieu habiter notre regard ; alors nous croirons que le Seigneur appelle à la vie chacun de nos frères et chacune de nos sœurs (quelle que soit sa condition, et quel que soit son passé) à n’importe quel moment et à tout moment. Les lectures de ce quatrième dimanche de Carême nous appellent à cette guérison du regard qui est aussi une conversion du cœur.

Cette conversion nous aidera à accueillir les paroles que l’apôtre Paul adresse aux Ephésiens dans la deuxième lecture de ce jour. «Frères, autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur». La conversion à laquelle ce temps de Carême nous conduit passe par un renouvellement de notre regard. Laissons la lumière qui vient du Seigneur transformer nos vies … c’est là, dès maintenant, une expérience de résurrection qui nous permet de nous exclamer, comme le fait Paul devant les Ephésiens : «Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera».

Demandons au Seigneur que notre regard laisse transparaître sa lumière afin que nous portions sur le monde et sur chaque être humain un regard semblable au sien ! Ainsi, nous accueillerons dès aujourd’hui la vie qu’il nous donne en Jésus ressuscité ! Ainsi nous ouvrirons notre cœur au Fils de l’homme !

 

Méditation du 4e dimanche de Carême A avec le père jésuite Antoine Kerhuel

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18 mars 2023, 12:48