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En Italie, pas de référendum sur la décriminalisation du suicide assisté

En Italie, il n’y aura pas de référendum sur la décriminalisation du suicide assisté. La Cour constitutionnelle a rejeté hier une demande en ce sens, jugeant que cette initiative de garantissait pas «la protection minimale de la vie humaine en général, et en particulier des personnes faibles et vulnérables», violant ainsi la Constitution.

Marie Duhamel - Cité du Vatican

Les évêques italiens se félicitent de la décision prise par la Cour constitutionnelle qui a rejeté mardi 15 février une demande de référendum sur la décriminalisation du suicide assisté, proposée par l’Association Luca Coscioni. Ces partisans du droit à mourir avaient récolté plus d’un 1,2 million de signatures, largement au-dessus des minimums requis pour exiger un vote populaire.

Le référendum sur l’abrogation partielle de l’article 579 du Code pénal portant sur «le meurtre de personnes consentantes» n’aura pas lieu, et la loi qui stipule que quiconque ayant aidé une personne à se suicider encourt cinq à 12 ans de prison, reste inchangée.

Accompagner les plus vulnérables

La Cour constitutionnelle italienne a jugé «inadmissible» une abrogation, même partielle, de la règle relative au suicide assisté, car ce serait contraire au principe de «protection minimale constitutionnellement nécessaire de la vie humaine en général, et en particulier des personnes faibles et vulnérables». En clair, si le «oui» l’emportait lors d’un vote, les normes qui resteraient en vigueur ne garantiraient pas de protection suffisante aux plus fragiles.

«En attendant le dépôt du jugement», la Conférence épiscopale se réjouit et voit dans cette décision «une invitation très claire à ne jamais marginaliser l'engagement de la société, dans son ensemble, à offrir le soutien nécessaire pour surmonter ou atténuer une situation de souffrance ou de détresse». Dans une déclaration publiée sur son site internet, l’épiscopat italien mentionne la catéchèse du Pape de la semaine dernière. Avec des «mots clairs», François réaffirmait que «la vie est un droit, pas la mort, qui doit être accueillie et non administrée». Une attention accrue doit être accordée à ceux qui, dans un état de fragilité ou de vulnérabilité, demandent à être traités avec dignité et accompagnés avec respect et amour, concluent les évêques.

La question dans les mains des députés

De son côté, le chancelier de l’Académie pontificale pour la Vie voit dans la décision de la Cour «une sagesse juridique» soulignant la cohérence de cette prise de position défendant la vie humaine. «Malheureusement»,  poursuit le père Renzo Pegoraro, le Parlement est maintenant appelé à se prononcer sur la question du suicide médicalement assisté par la Cour constitutionnelle «qui a déjà admis que certaines situations très définies et restreintes de suicide assisté peuvent être admises parce qu'elles ne sont plus un crime».

En 2019, la Cour constitutionnelle avait demandé au parlement de clarifier sa loi sur le suicide assisté, estimant que l'euthanasie était permise pour les malades incurables souffrant de douleurs physiques ou psychologiques «insupportables» et maintenant en vie par des machines. Ces patients doivent néanmoins être capables de prendre «des décisions libres et informées», selon la cour. Quiconque n'entre pas dans cette catégorie n'a pas de recours légal pour le suicide assisté dans le pays.


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16 février 2022, 14:13