Le président philippin Rodrigo Duterte au Japon le 22 octobre 2019. Le président philippin Rodrigo Duterte au Japon le 22 octobre 2019. 

La Caritas philippine déplore les promesses non tenues du président Duterte

Le gouvernement a décidé de retirer des ses priorités la régularisation des contrats de travail semestriels, une promesse de campagne du président en 2016. L'organisation dénonce un «coup dur» pour de nombreux travailleurs et leurs familles.

C'est «un coup dur non seulement pour les travailleurs, mais aussi pour leurs familles, surtout dans le contexte de la pandémie de Covid-19»: c'est ainsi que Mgr José Colin Bagaforo, directeur national de Caritas Philippines définit le choix du chef de l'Etat, Rodrigo Duterte, de retirer des priorités du gouvernement la régularisation des contrats de travail de six mois. Dans le pays asiatique, en effet, les entreprises ne peuvent engager des employés que pour six mois, ce qui leur évite de devoir leur garantir certains droits fondamentaux, comme les congés payés. Mettre fin à cette pratique avait été une promesse de campagne de Duterte en 2016, mais désormais la question ne fait plus partie de l'agenda politique du chef de l'État, entré dans sa cinquième et dernière année de mandat.

Des conditions de travail déplorables

Les conditions des travailleurs «finiront par empirer», déplore Mgr Bagaforo, un détail non négligeable, si l'on considère que les Philippines sont déjà confrontées à un taux de chômage de 7,7 %, soit 3,73 millions de personnes. «Au moment où nos travailleurs sont menacés par des suppressions d'emplois qui peuvent survenir à tout moment, a souligné le président de Caritas, et au moment où la plupart des employés contractuels ne reçoivent ni une rémunération adéquate ni aucune protection, le président aurait pu faire preuve de plus de courage et se tenir aux côtés de la main-d'œuvre nationale. Nous sommes extrêmement déçus», a souligné le prélat.

Caritas Philippines critique aussi la priorité accordée par le gouvernement à la loi sur les investissements étrangers et au programme de réforme fiscale globale, plutôt que l'abolition d'«un système injuste d'embauche et de licenciement des travailleurs, pour éviter leur régularisation». En particulier, le secrétaire général de l'organisation catholique, le père Antonio Labiao, exhorte l'exécutif à «fournir des aides aux petites entreprises, afin qu'elles puissent soutenir leurs travailleurs», en leur donnant de la «dignité».

L'Église des Philippines, elle, se mobilise: les centres de pastorale sociale des évêques philippins ont mis en place des guichets diocésains pour le travail, à travers lesquels les citoyens peuvent demander des informations pour bénéficier d'une aide juridique, d'une formation professionnelle et de conseils dans le secteur.

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14 juillet 2021, 10:17